Les relations avec la Chine au cœur du G7 d’Hiroshima

Un front peut en cacher un autre. Plus que jamais soucieux de serrer les rangs pour soutenir l’Ukraine face à la Russie, les dirigeants du G7, réunis à Hiroshima, au Japon, du vendredi 19 au dimanche 21 mai, vont aussi approfondir leur concertation au sujet de la Chine. A l’heure où les tensions entre Washington et Pékin sont récurrentes, les sept principales économies occidentales – Etats-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Japon et Canada – sont chacune en train de recalibrer leurs relations avec la superpuissance émergente, dont le positionnement régional, sur le plan militaire en particulier, et les velléités de prise de contrôle de Taïwan inquiètent. Dans une ville martyre frappée par l’explosion de la première bombe nucléaire, le 6 août 1945, le premier ministre japonais, Fumio Kashida, est soucieux de rapprocher les points de vue de ses invités, dont Joe Biden et Emmanuel Macron.

La question chinoise est d’autant plus sensible que Xi Jinping se positionne en allié de Vladimir Poutine, sans avoir condamné ni sanctionné Moscou depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine. Pékin entend, dans le même temps, s’interposer entre les Occidentaux et la Russie afin d’essayer de surmonter le conflit. Un émissaire chinois, Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques, devait se rendre mardi 16 et mercredi 17 mai à Kiev, dans le cadre d’une tournée européenne qui doit le conduire aussi à Moscou, Paris, Berlin et Varsovie.

La « médiation » chinoise n’en suscite pas moins des réserves dans le camp occidental : « Nous souhaitons que la Chine explicite la nécessité que la Russie se retire de tout le territoire ukrainien. Il ne suffit pas de demander le cessez-le-feu. L’exigence fondamentale, parce qu’il y a un agresseur et un agressé, c’est que la Russie se retire d’Ukraine », indique-t-on à l’Elysée, où on entend discuter avec Pékin des « paramètres » d’une sortie négociée du conflit. « Nous ne pouvons pas avoir une relation normale avec la Chine si celle-ci n’utilise pas la forte influence qu’elle a sur la Russie pour mettre fin à cette guerre », avertissait récemment Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères.

Le cas taïwanais

D’ici là, le G7, pendant lequel le président Volodymyr Zelensky interviendra une nouvelle fois à distance, devait maintenir son engagement à soutenir l’Ukraine « tant qu’il le faudra », alors que celle-ci prépare une contre-offensive dans l’espoir de récupérer les territoires occupés par les troupes russes et leurs supplétifs. Les dirigeants occidentaux doivent aussi discuter de la meilleure façon d’appliquer les sanctions adoptées à l’encontre de la Russie afin de limiter leur contournement dans les pays, tels que la Turquie ou la Chine, qui ne les ont pas reprises à leur compte. Dans cet esprit, l’UE entend, par exemple, contre l’avis de Pékin, restreindre les échanges avec huit sociétés chinoises accusées de réexporter vers la Russie des produits comprenant des technologies sensibles comme des semi-conducteurs et des circuits intégrés.

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Source : Le Monde.fr

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