Japon. Baptême du feu politique pour la jeunesse – Le Télégramme

Prochaine étape, pour les jeunes Japonais : l'entrée en politique. Pour l'instant, il faut avoir 25 ans minimum pour être député et 30 ans pour être sénateur, contre respectivement 18 et 24 ans en France.
Prochaine étape, pour les jeunes Japonais : l’entrée en politique. Pour l’instant, il faut avoir 25 ans minimum pour être député et 30 ans pour être sénateur, contre respectivement 18 et 24 ans en France.

Petite révolution au Japon. Pour la première fois, dimanche, à l’occasion des sénatoriales, les Japonais âgés de 18 ans pourront voter. Un défi à relever dans ce pays où le débat politique n’est franchement pas encouragé.

Environ 2,4 millions de Japonais, sur une population totale de 127 millions, vont bénéficier de cette mesure entrée en vigueur le 19 juin. Mais, selon un sondage, 90 % des nouveaux votants avouent avoir du mal à comprendre les programmes des partis politiques nippons. Un facteur de stress pour ces électeurs en herbe. « Je pense qu’il ne faut pas voter sans réfléchir », affirme Takumi Numata, 19 ans, étudiant de Kawasaki, qui compte se documenter sérieusement pour que son choix « reflète ses idées ».

Une culture politique d’abord


Pour préparer le terrain, le ministère de l’Éducation a distribué à l’automne des manuels de politique dans tous les lycées du pays. Parmi les recommandations aux enseignants figure la mise en place de simulations d’élection.

Ryouhei Takahashi, professeur à l’université de Chuo à Tokyo et fondateur du Conseil japonais pour la jeunesse, doute de l’efficacité de tels programmes. « Je ne crois pas que l’éducation politique doive se réduire à apprendre aux élèves à placer leur bulletin dans l’urne au moment du vote, ironise-t-il. Elle doit surtout enseigner aux jeunes une culture politique pour qu’ils puissent se forger leur propre opinion ».

Matière délaissée


Si l’enseignement de la politique est inscrit dans la Loi fondamentale sur l’éducation, la matière est délaissée. En cause, l’interdiction de faire la promotion d’un parti politique en particulier, mentionnée dans le même texte et interprétée comme l’interdiction de tout débat politique à l’école. Entre auto-censure et manque de formation, ou simplement par désintérêt, les enseignants ne s’attardent pas sur le sujet.

Pour l’universitaire Takahashi, plus qu’à éduquer, le gouvernement cherche à afficher des chiffres flatteurs en augmentant le taux de participation des jeunes aux élections. Lors du dernier scrutin national en décembre 2014, les Japonais âgés d’une vingtaine d’années avaient été seulement 33 % à se déplacer, contre 68 % des personnes de la soixantaine.

Article Source : politique japon – Google Actualités
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