Au Japon la pression populaire pousse le gouvernement à sévir contre la secte Moon

Sous pression populaire plus que de sa propre initiative, le gouvernement japonais décide de sévir contre l’Eglise de l’unification, aussi appelée Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification et plus connue comme la « secte Moon ». Une enquête est déjà en cours sur les pratiques douteuses de l’organisation. De plus le gouvernement prévoit de légiférer afin de mieux protéger les victimes des mouvements sectaires, en formalisant notamment l’interdiction des pressions et manipulations exercées sur les adeptes pour les contraindre à faire des dons. « Les travaux sont menés en s’appuyant sur les discussions avec l’opposition. Nous voulons soumettre le projet de loi à la session parlementaire en cours pour une adoption rapide », a souligné vendredi 25 novembre le premier ministre, Fumio Kishida, qui souhaite un consensus le plus large possible sur la question.

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Les débats parlementaires suivent des mois de révélations sur les pratiques de la secte, commencées dès l’assassinat en juillet de l’ancien premier ministre, Shinzo Abe. L’auteur des coups de feu, Tetsuya Yamagami, a expliqué avoir ciblé M. Abe en raison de ses liens avec la secte Moon. La mère de M. Yamagami était une adepte de ce mouvement. Elle avait consenti des dons d’un montant tel qu’elle avait été déclarée en faillite personnelle.

Depuis l’assassinat, l’Eglise de l’unification et ses liens avec le Parti libéral démocrate (Le PLD au pouvoir) font la une de la presse quasi quotidiennement. Ces relations avaient commencé dès années 1960 – notamment grâce à l’ancien premier ministre, Nobusuke Kishi, grand-père de Shinzo Abe.

Gouvernement remanié

Au fil du temps, des dizaines de parlementaires PLD ont conclu des accords avec la secte pour élargir leur base électorale grâce à un puissant et riche mouvement lui-même en quête d’honorabilité. Cela les conduisait à adopter les positions de la secte dans plusieurs domaines. En octobre, le quotidien de centre gauche Asahi révélait que certains de ces élus avaient signé un accord avec des organisations affiliées à la secte Moon, les obligeant à se mobiliser en faveur de la révision de la Constitution pacifiste – projet porté par l’extrême droite nippone – et à bloquer toute avancée sur les droits LGBT et le mariage homosexuel.

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L’émouvant témoignage public le 7 octobre de Sayuri Ogawa (un pseudonyme pour protéger son identité), fille d’adeptes du mouvement, a contribué à la prise de conscience des dangers de la secte. Dans le même temps, plus de 200 000 personnes ont signé une pétition sur le site change.org pour demander la dissolution de la secte Moon.

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Source : Le Monde.fr

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