Le robot Asimo d’Honda, à Tokyo, en juillet 2013. Le robot Asimo d’Honda, à Tokyo, en juillet 2013.

Asimo a pris sa retraite. Le très populaire robot humanoïde imaginé et conçu, en 2000, par Honda a mis fin, jeudi 31 mars, à vingt années d’interventions publiques au Miraikan. Le Musée national des sciences émergentes et de l’innovation, à Tokyo, lui a offert un ultime tour de piste, après une émouvante cérémonie. « J’ai beaucoup de bons souvenirs avec de nombreuses personnes », a déclaré Asimo, après avoir reçu une lettre de remerciements et des fleurs de la directrice du musée, Chieko Asakawa. « Il a démontré la possibilité pour les robots et les humains de vivre ensemble », explique Rikuko Nagashima, chercheuse spécialiste des théories de communication.

Projet lancé en 1986, Asimo, contraction d’Advanced Step in Innovative Mobility, s’est imposé, avec le chien Aibo, de Sony, comme un symbole de l’avancée du Japon dans la robotique. Honda n’a eu de cesse d’en améliorer les capacités, notamment de mouvement. Il pouvait courir ou sauter à cloche-pied.

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Le constructeur automobile a mis fin à l’aventure, après avoir présenté son nouveau projet, un robot avatar, lors de l’IREX 2022, le grand salon de la robotique, organisé du 9 au 12 mars, à Tokyo. Ce véritable « second soi » doit permettre de « vivre des expériences à distance. Les robots avatars représentent une véritable “mobilité 4D” », car ils peuvent « se jouer du temps et de l’espace », détaille Takahide Yoshiike, ingénieur chez Honda. Le groupe ambitionne de commercialiser ces robots dans les années 2030 pour un usage dans le travail à distance, l’intervention médicale d’urgence ou l’exploration spatiale. Dans ce domaine, il sera en concurrence avec Toyota, concepteur, en 2017, du T-HR3. Ce robot doit, à terme, travailler sur des chaînes d’assemblage.

Santé, accueil, transports

Ces avancées confirment la prépondérance du Japon dans la robotique – un marché attendu à 339 milliards de yens (2,5 milliards d’euros) en 2027, contre 139 milliards de yens en 2021. Et ce, malgré la concurrence grandissante des industriels sud-coréens ou chinois et le choc provoqué par la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui avait contraint le Japon à faire appel à des fabricants étrangers pour obtenir des robots capables d’intervenir dans la centrale sinistrée en 2011.

En matière de robotique, l’Archipel a commencé, dès les années 1970, par le domaine industriel. « Le marché nippon des robots industriels est aujourd’hui le deuxième au monde, après la Chine », rappelle Milton Guerry, président de la Fédération internationale de robotique. Les géants nippons du secteur, comme Fanuc et Yaskawa, assurent 45 % de la demande globale. Et 78 % de leur production a été exportée, en 2020, principalement vers les Etats-Unis et la Chine.

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Source : Le Monde.fr

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