Le chaudron abritant la flamme olympique est éteint et protégé par une feuille de plastique suite à la fermeture du Musée Olympique pour cause d’épidémie, à Lausanne en Suisse, le 17 mars.
Le chaudron abritant la flamme olympique est éteint et protégé par une feuille de plastique suite à la fermeture du Musée Olympique pour cause d’épidémie, à Lausanne en Suisse, le 17 mars. FABRICE COFFRINI / AFP

Du 24 juillet au 9 août 2020. Pas besoin de noter ces dates sur leur agenda, les sportifs et sportives olympiques les ont bien en tête. Logique, lorsqu’il s’agit de l’objectif d’une vie. Mais c’était avant qu’un virus, se propageant depuis la province du Hubei, en Chine, ne vienne remettre en cause leur préparation, et la tenue même des Jeux olympiques, cet été, à Tokyo.

Mardi, Kevin Mayer a été le premier athlète français à poser la question d’un éventuel report dans un entretien à L’Equipe. « Je n’ai pas les informations et les connaissances médicales nécessaires, soulignait alors le recordman mondial du décathlon. Mais je suis très matheux et, d’après les graphiques, la pandémie est loin d’avoir atteint son pic. Je ne vois pas comment on pourrait en être totalement sortis d’ici à juillet… »

Dès lundi, le demi-fondeur britannique Guy Learmonth a, lui, osé demander avant les autres un report des Jeux dans le Guardian : « Le CIO et le monde entier veulent des JO réussis. Mais, pour que cela se produise, je crois fermement que l’événement doit être reporté. (…) Je serais heureux s’ils étaient reportés au moins en octobre – ou peut-être plus tard, en 2021 ou 2022. »

Le temps des qualifications

Alors que le Comité international olympique (CIO) repousse, pour l’instant, toute prise de décision – il a concédé, mercredi, « qu’il n’existait pas de solution idéale » –, Le Monde a pris le pouls des athlètes olympiques français déjà qualifiés pour Tokyo ou qui cherchent à l’être.

Jenia Grebennikov, volleyeur : « Il ne faudrait pas relancer la pandémie, avec toutes les délégations, et que ça reparte au Japon. »

Le gymnaste Samir Aït Saïd résume le sentiment qui monte : « Je discute avec beaucoup d’amis dans d’autres disciplines. Tout le monde se pose la même question : comment peut-on garder les Jeux à la même période ? » Forfait à Londres en 2012 et gravement blessé quatre ans plus tard à Rio, le spécialiste des anneaux avoue son pessimisme : « Honnêtement, je ne vois pas comment les Jeux pourraient être maintenus à cette date. » Pauline Ferrand-Prévot ne voit pas non plus. La championne du monde de VTT imagine déjà partir à l’attaque des sous-bois japonais à l’automne, « si on les reporte de quelques semaines ».

Le volleyeur, Jenia Grebennikov partage ce fatalisme. Depuis dix jours, le libero de l’équipe de France, qualifiée pour le tournoi olympique, est confiné, avec sa femme enceinte, dans leur appartement de Trente, dans le Nord de l’Italie. « Ce n’est pas que je suis pour le report mais je pense que ça serait mieux pour tout le monde afin de se préparer et de se qualifier, estime-t-il, avant d’avancer un argument d’ordre sanitaire. Il ne faudrait pas relancer la pandémie, avec toutes les délégations, et que ça reparte au Japon. Le monde entier est présent aux Jeux. »

Source : Le Monde.fr

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