Banners welcoming the Scottish team to the city at the main railway station on September 27, 2019 in Nagasaki, Japan. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)

Dave Winter/ Icon Sport pour Le Monde

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Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 07h56

A la fin de la visite, atelier d’origamis. Sur la table, un mode d’emploi : dix-neuf étapes à suivre pour le pliage (pas si simple) d’une grue en papier. Et une corbeille pour y déposer son orizuru, en signe de paix, dernier geste avant de quitter le mémorial. Un panneau rappelle le propos en onze langues, dont le français : « Faisons en sorte que Nagasaki soit la dernière victime de la bombe atomique. » Il y a d’abord eu Hiroshima, le 6 août 1945, plus au Nord. Puis Nagasaki, trois jours plus tard, elle aussi détruite par le bombardement américain.

Ces derniers temps, le musée de Nagasaki a reçu des touristes particuliers. Des rugbymen. « La ville voulait même organiser des matchs de la Coupe du monde, mais ça n’a pas marché », précise Shinji Ohta, président du club de rugby local, et dirigeant d’une entreprise de publicité, où il nous reçoit. Pour la compétition, les organisateurs ont préféré trois autres localités sur l’île méridionale de Kyushu. Des sites aux noms moins connus, mais aux stades peut-être plus opérationnels : Kumamoto, Fukuoka et Oita.

A défaut de match, Nagasaki a obtenu une consolation : la présence de l’équipe nationale écossaise, du 10 au 17 septembre, pour quelques jours d’entraînement avant le Mondial. « Certains auraient voulu que nous accueillions les Néo-Zélandais, rappelle Shinji Ohta. Pour la célébrité des All Blacks, mais aussi parce que la Nouvelle-Zélande a une législation antinucléaire. »

Une affiche de bienvenue pour l’équipe nationale écossaise à Nagasaki le 27 septembre.
Une affiche de bienvenue pour l’équipe nationale écossaise à Nagasaki le 27 septembre. Dave Winter / Icon Sport pour Le Monde

Ici, oubliez les « Shinkansen », ces trains à grande vitesse qui font la fierté du pays. Pour se rendre jusqu’à la gare principale, le train est moins effilé, plus cahotant. Dehors, une affiche souhaite toujours « Bienvenue à l’équipe d’Ecosse. » Même si celle-ci, en réalité, a plutôt transité par l’aéroport international du coin.

Couleurs sépia

Pourquoi l’Ecosse ? M. Ohta sourit. « C’est exactement la question que Mark Dodson nous a posée quand on l’a rencontré. » La prise de contact avec le président de la Fédération écossaise de rugby remonte à 2015, en marge d’un match du précédent Mondial en Angleterre.

« Pour être honnête, je ne comprends pas les règles du rugby. Mais dans le stade, je pleurais de joie quand j’ai chanté l’hymne national de l’Ecosse. » Une bénévole de Nagasaki

Pourquoi, donc ? M. Ohta ouvre son ordinateur. A l’écran, une photo couleur sépia : voilà les bacchantes de Thomas Blake Glover (1838-1911), que les historiens associent à la modernisation du Japon. Le négociant d’Aberdeen a prospéré dans l’archipel pour diverses raisons : commerce du thé, mine de charbon… mais aussi armes à feu. Son parcours rappelle la place particulière de la ville au XIXe siècle. Et en particulier celle du port, alors l’une des principales portes d’entrée dans le pays.

Source : Le Monde.fr

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