Vers une intervention de la Banque du Japon fin octobre ? – Les Échos

Nombre d’analystes estiment que la BoJ va doper son programme d’assouplissement ­quantitatif à la fin du mois.

Jusqu’à la fin septembre, la plupart des économistes traquant l’humeur de la Banque du Japon ne croyaient pas à l’imminence d’une nouvelle augmentation de son programme d’assouplissement quantitatif, qui atteint déjà 80.000 milliards de yens (près de 600 milliards d’euros) par an. Ils pointaient le ­discours résolument optimiste du gouverneur de la Banque, Haruhiko Kuroda, qui semblait distinguer une reprise de croissance dans l’Archipel ainsi qu’une progression de l’inflation. Mais depuis la publication des dernières statistiques du gouvernement, les certitudes des analystes ont été ébranlées. La BoJ, qui réunit son comité de politique monétaire jusqu’à ce jeudi, ne serait plus si sereine.

Une affaire de crédibilité

Comme les experts, la Banque aurait été surprise par la dégradation de l’activité manufacturière. Elle aurait aussi été déçue par la chute des exportations et par la fragilité de la consommation. Impensable au cœur de l’été, la récession technique pourrait avoir fait son retour dans le pays sur le semestre allant d’avril à septembre. Si Haruhiko Kuroda affirme ne se focaliser que sur l’indice des prix, dit « core-core CPI », qui ne tient compte ni de l’évolution des étiquettes des produits périssables, ni des mouvements des prix de l’énergie, il aurait été tout de même très agacé par la baisse, sur le mois d’août, de 0,1 %, en glissement annuel, de l’indice global des prix à la consommation. « C’est une affaire de crédibilité », résume Masaaki Kanno, de jpmorgan Chase & Co, qui estime que la Banque va annoncer une augmentation de ses rachats d’actifs, non pas ce jeudi, mais plutôt le 30 octobre lors d’une prochaine réunion de son comité de politique monétaire.

Selon Bloomberg, 15 des 36 analystes suivant la BoJ parieraient désormais sur un geste à la fin du mois, convaincus que le gouverneur, qui ne cesse de repousser son objectif de 2 % d’inflation, ne peut tolérer longtemps une nouvelle séquence de déflation. « L’état de santé actuel de l’économie est bien plus faible que ce que la BoJ avait anticipé », remarque Naohiko Baba, de Goldman Sachs.

Plus hésitants, les économistes de Bank of America Merrill Lynch estiment que la banque centrale japonaise va vouloir disposer d’une image claire de l’état du ralentissement en Chine avant de bouleverser sa politique monétaire et pourrait dès lors patienter quelques mois avant de trancher. Chez CLSA, Nicholas Smith va plus loin en estimant qu’un renforcement du programme de rachat d’actifs n’aurait de toute façon aucune efficacité. Les entreprises continuant de ­bouder les offres de crédits que leur proposent les banques commerciales poussées à prêter par la BoJ.

@yannsan

Article Source : politique japon -« Bourse Les Echos » – Google Actualités
Image Source : Google Image



Partagez !

Laisser un commentaire