Yang Geum-deok, une victime sud-coréenne du travail forcé pendant la colonisation japonaise, manifeste le 1ᵉʳ mars 2023 à Séoul à l’occasion de l’anniversaire du mouvement d’indépendance de 1919 contre l’occupation nippone (1910-1945).

Le gouvernement de Séoul a annoncé, lundi 6 mars, un plan pour régler la question du dédommagement, par des entreprises japonaises, du travail forcé des Coréens pendant la deuxième guerre mondiale et la colonisation nippone. Cette initiative doit faciliter le réchauffement des relations entre la Corée du Sud et le Japon. Le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, promeut ce rapprochement depuis son arrivée au pouvoir, en mai 2022. Jusque-là, le Japon restait réservé quant à ses appels. Le nouveau plan pourrait l’inciter à y répondre.

D’après le ministre sud-coréen des affaires étrangères, Park Jin, la Fondation pour les victimes de la mobilisation forcée par le Japon impérial, qui dépend du ministère de l’intérieur, « versera le montant des dédommagements, y compris les intérêts, prévus par la décision de la Cour suprême de 2018. Le financement sera assuré par des contributions volontaires du secteur privé et par les projets de la fondation ». En échange, Séoul attend du Japon qu’il « réponde positivement (…) par des contributions volontaires d’entreprises japonaises et des excuses complètes ». Sans entrer dans les détails de la réponse nippone, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a salué la proposition sud-coréenne.

Les relations bilatérales sont au plus bas en raison des questions mémorielles : celle des femmes dites « de réconfort », un euphémisme pour parler des femmes exploitées sexuellement par les militaires nippons pendant la seconde guerre mondiale, et celle du travail forcé de Coréens pour des entreprises japonaises.

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Peu enclin à la repentance

En 2018, pendant le mandat du président progressiste Moon Jae-in (2017-2022), la Cour suprême sud-coréenne a condamné les groupes japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) et Mitsubishi Heavy Industries à dédommager les victimes coréennes du travail forcé pendant la période coloniale (1910-1945), pour un montant total de près de 1,5 milliard de wons (1 million d’euros). Selon la Cour suprême, les travailleurs ont été mobilisés pendant « l’occupation illégale » de la péninsule, et le recrutement par les entreprises japonaises était un « acte inhumain » lié à l’effort de guerre.

Cette décision était inacceptable par un Japon peu enclin à la repentance et pour lequel la question des dédommagements a été réglée lors de la signature en 1965 de l’accord rétablissant les relations diplomatiques. Cet accord incluait un volet sur les contentieux liés à la colonisation et une enveloppe de 500 millions de dollars, dont une partie devait servir au dédommagement des travailleurs forcés. Pour le Japon, la signature de l’accord de 1965 réglait « complètement et définitivement » la question des dédommagements des victimes de la colonisation.

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Source : Le Monde.fr

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