Le premier ministre japonais, Fumio Kishida (au centre), lors de la dissolution de la Chambre basse du Parlement à Tokyo, le 14 octobre 2021. Le premier ministre japonais, Fumio Kishida (au centre), lors de la dissolution de la Chambre basse du Parlement à Tokyo, le 14 octobre 2021.

Voulant profiter de la dynamique suivant sa récente entrée en fonctions, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dissous jeudi 14 octobre la Chambre basse du Parlement et annoncé des législatives pour le 31 octobre. Elu le 29 septembre à la tête du Parti libéral démocrate (PLD, au pouvoir), il a succédé, le 4 octobre, à Yoshihide Suga. Le PLD veut profiter de l’image de nouveauté incarnée par M. Kishida et de l’amélioration de la situation sanitaire, avec un nombre quotidien de nouveaux cas de Covid-19 tombé à 731 le 13 octobre, contre 1 574 le 30 septembre, et avec 65,4 % de la population pleinement vaccinée.

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Deux jours avant la dissolution, le parti a dévoilé un programme axé sur la « reconstruction de l’importante classe moyenne » du Japon. M. Kishida a parlé de « kishidanomics » – en référence aux abenomics de l’ancien premier ministre Shinzo Abe (2012-2020), un plan de redressement mêlant assouplissement monétaire, relance budgétaire et réformes structurelles – à travers des mesures de relance de « dizaines de milliers de milliards de yens » et la promesse d’un « nouveau capitalisme », prévoyant une meilleure distribution des richesses dans un pays aux inégalités croissantes.

L’autre ambition forte du PLD est de porter à 2 % du PIB les dépenses de défense, rompant avec la tradition de le maintenir sous les 1 %. Ce doublement doit, selon Sanae Takaichi, le très nationaliste responsable des politiques du PLD, « démontrer notre détermination à défendre la vie, les biens, le territoire, les eaux territoriales, l’espace aérien, la souveraineté et l’honneur du peuple japonais ».

Front uni de l’opposition

Le taux de soutien au cabinet Kishida à son entrée en fonctions s’élevait à 55,7 %, selon l’agence Kyodo, loin des 66,4 % de l’administration Suga en septembre 2020. Sur le fond, la plupart des mesures proposées par le parti au pouvoir, comme les avantages fiscaux aux entreprises qui augmentent les salaires, ont déjà été mises en œuvre. Le parti n’a pas retenu dans son programme la proposition de M. Kishida de réviser la taxation des produits financiers. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, modéré son engagement sur la redistribution, en expliquant que le Japon devait d’abord renouer avec la croissance.

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Les quatre principales composantes de l’opposition, dont la plus importante, le Parti démocrate constitutionnel, et le Parti communiste japonais (PCJ), présentent un front uni pour ce scrutin. Le PDC promeut une hausse des budgets de la santé et de l’éducation, et une aide publique améliorée aux ménages à faibles revenus, tout en augmentant les impôts des plus riches, particuliers comme entreprises. « Nous demanderons à ceux qui ont bénéficié des abenomics de payer une part équitable », a déclaré le président du PDC, Yukio Edano, en référence à la politique de Shinzo Abe puis de Yoshihide Suga (2020-2021) qui, selon l’opposition, a creusé les inégalités.

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Source : Le Monde.fr

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