Un panneau annonçant la mort de Ken Shimura, le 30 mars à Osaka. L’humoriste est décédé des suites du Covid-19.
Un panneau annonçant la mort de Ken Shimura, le 30 mars à Osaka. L’humoriste est décédé des suites du Covid-19. KYODO / REUTERS

La mort, le 29 mars, de l’humoriste et animateur populaire de télévision, Ken Shimura, atteint du coronavirus, a tragiquement rappelé aux Japonais le risque d’une extension de la contamination. A la suite de la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, qui a demandé à la population de limiter les déplacements non essentiels, le premier ministre Shinzo Abe avait déclaré, samedi 28 mars, que le Japon est « dans une situation critique » mais « pas encore au point de devoir prendre des mesures de confinement ». Ce qui pourrait n’être qu’une question de date pour la région de Tokyo. Au cours du week-end, la capitale a enregistré 68 nouveaux cas de contamination en vingt-quatre heures, la plus forte augmentation quotidienne.

Le ciel s’est mis de la partie pour assombrir ce week-end, qui aurait dû être marqué par la liesse que suscite la floraison des cerisiers, symbole du retour du printemps : dimanche, une forte chute de neige avait encouragé les Tokyoïtes à ne pas sortir de chez eux.

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Samedi déjà, les lieux célèbres de la capitale pour les cerisiers étaient peu fréquentés. Dans le parc de Ueno à Tokyo, les allées prisées chaque année par des centaines de milliers de personnes festoyant sous les arbres en fleurs avaient été fermées au public. Les seuls attroupements étaient ceux d’une centaine de sans abris bivouaquant la nuit sous les futaies qui attendaient les repas apportés en mi-journée par des bénévoles. « L’épidémie ne change pas grand-chose pour nous. Mais on gagne un sursis : on ne sera pas chassé par les Jeux olympiques », dit l’un d’eux, frêle silhouette sans âge portant un masque sanitaire défraîchi.

Dépistage réduit

L’annulation des fêtes sous les cerisiers et le report des JO ont fait prendre conscience aux Japonais du risque d’une expansion de l’épidémie. « Je n’avais pas compris que le Japon était aussi menacé », dit une jeune femme faisant des provisions dans une supérette. La vague d’achats de la fin semaine s’est ralentie avec les annonces répétées des autorités que les approvisionnements seraient assurés. En revanche, les restaurants se vident.

Le parc de Ueno, à Tokyo, le 27 mars.
Le parc de Ueno, à Tokyo, le 27 mars. Eugene Hoshiko / AP

Les grandes artères des quartiers animés étaient peu fréquentées. Les boutiques des grandes marques, ouvertes le week-end, étaient fermées, ainsi que des grands magasins et des cafés. Les feux de signalisation au carrefour devant la gare de Shibuya, célèbre pour son entrecroisement de flots humains au coude à coude, rythmaient une circulation automobile et piétonne sporadique. Lundi, une reprise des activités était sensible.

Source : Le Monde.fr

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