L’athlète chinoise Cui Zhe lors de la compétition d’haltérophilie à Tokyo, le 26 août. L’athlète chinoise Cui Zhe lors de la compétition d’haltérophilie à Tokyo, le 26 août.

« Bonjour, comment allez-vous ? » Le robot blanc à la voix enfantine fixe le nouvel arrivant au café Dawn et l’invite à commander. Le message passé, les boissons arrivent, portées par d’autres robots. A première vue, aucun humain n’est présent dans le personnel de ce café ouvert en juin dans le quartier de Nihonbashi, à Tokyo. Et pourtant ce sont bien les humains qui sont aux commandes.

Plus spécifiquement, il s’agit de personnes affectées de maladies comme la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot), qui « pilotent » à distance les robots. Une trentaine travaille pour le café Dawn, dont une lycéenne, « alitée dans une école spéciale de Fukuoka [Sud-Ouest] et dont c’est le premier job », explique Kentaro Yoshifuji, le fondateur d’Ory Laboratory, société à l’origine du projet du café Dawn. M. Yoshifuji voulait créer « un lieu où les gens peuvent s’engager dans la société » et « permettre à ceux souffrant de handicaps de travailler ».

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L’initiative traduit une évolution de la place du handicap dans la société japonaise, grâce aux nouvelles technologies mais aussi à un volontarisme dont l’importante médiatisation des Jeux paralympiques, ouverts le 24 août, apparaît comme une illustration.

« Le Japon est en avance »

La chaîne publique NHK retransmet la quasi-totalité des épreuves paralympiques. « Quand j’étais jeune, les JO étaient partout à la télé, mais les Jeux paralympiques ne faisaient l’objet que d’une brève en fin de journal, juste avant la météo », observe Barry Joshua Grisdale, Canadien installé en 2006 au Japon, dont il a pris la nationalité. M. Grisdale est tétraplégique et atteint de paralysie cérébrale. En fauteuil roulant depuis l’âge de 4 ans, il gère, entre autres, le site Accessible Japan, qui donne des conseils aux touristes en situation de handicap désirant voyager au Japon.

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Depuis son premier séjour dans l’Archipel en 2000, il a pu constater les progrès dans l’accès aux infrastructures, accélérés dans la perspective des Jeux paralympiques. Aujourd’hui, 96 % des gares de la capitale sont équipées d’ascenseurs et bon nombre le sont de toilettes adaptées. Toutes ont des cheminements pour les malvoyants.

Les nouveaux taxis peuvent embarquer une personne en fauteuil et les hôtels de plus de 50 chambres doivent désormais en avoir au moins une accessible aux handicapés. « En termes d’installations sans obstacle, le Japon est en avance », reconnaît Miki Matheson, directeur adjoint de la délégation paralympique japonaise.

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Source : Le Monde.fr

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