Les militaires américains basés au Japon, jugés responsables de la propagation d’Omicron dans l’Archipel

L’US Marine Corps’ Camp Hansen, à Kin, préfecture d’Okinawa, dans le sud du Japon, le 6 janvier 2022. L’US Marine Corps’ Camp Hansen, à Kin, préfecture d’Okinawa, dans le sud du Japon, le 6 janvier 2022.

La propagation du variant Omicron au Japon ravive les débats sur le statut spécial dont bénéficient les militaires américains stationnés dans l’Archipel. Jugés en partie responsables de la nouvelle vague, ces militaires ont accepté, avec retard et après de multiples requêtes du gouvernement nippon, de restreindre, à partir du lundi 10 janvier et « pendant deux semaines », leurs activités « non essentielles » hors des bases. Ils ont aussi réinstauré le port du masque obligatoire en extérieur et les tests pour le personnel arrivant de l’étranger.

Le ministre des affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi, avait auparavant « insisté pour un renforcement des mesures de prévention » et le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, avait fait part de ses « fortes préoccupations » sur la situation dans les bases, alors que le Japon vit une résurgence des contaminations à l’échelle nationale, 6 436 cas de Covid-19 le 10 janvier, contre 574 le 1er janvier.

L’armée américaine est soupçonnée de contribuer au rebond de l’épidémie dans le pays, car l’essentiel des cas vient d’Okinawa (sud). Ce petit archipel abrite plus de 60 % des 50 000 GI du Japon. Les premières contaminations de la dernière vague auraient été détectées fin décembre sur la base américaine de Camp Hansen. Le 8 janvier, Okinawa enregistrait 1 759 cas en une journée, un record depuis le début de la pandémie, dans cette préfecture de 1,5 million d’habitants, qui n’inclut pas les cas des bases américaines, qui s’élevait à 547 le même jour. Le gouverneur, Denny Tamaki, partisan de la réduction des forces américaines dans son département, a fait part de sa « colère » face à la « hausse alarmante » des contaminations.

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La préfecture de Yamaguchi (sud-ouest), où se situe la base américaine d’Iwakuni, et sa voisine d’Hiroshima connaissent une situation similaire.

Statut spécial en question

Cela a a des conséquences sérieuses puisque 485 médecins et infirmières cas contacts d’Okinawa ont dû cesser le travail, alors que le taux d’occupation des lits réservés au Covid-19 augmente vite. Okinawa, Yamaguchi et Hiroshima ont réimposé, le 9 janvier, des restrictions à l’ouverture des bars et restaurants et appelé la population à limiter les déplacements.

Le gouverneur d’Okinawa Denny Tamaki, en bas à gauche, le gouverneur d’Hiroshima Hidehiko Yuzaki, en haut à gauche, et le gouverneur de Yamaguchi Tsugumasa Muraoka, en haut à droite, assistent à une réunion en ligne des gouverneurs de préfecture, à Tokyo le jeudi 6 janvier 2022. Le gouverneur d’Okinawa Denny Tamaki, en bas à gauche, le gouverneur d’Hiroshima Hidehiko Yuzaki, en haut à gauche, et le gouverneur de Yamaguchi Tsugumasa Muraoka, en haut à droite, assistent à une réunion en ligne des gouverneurs de préfecture, à Tokyo le jeudi 6 janvier 2022.

La situation a ravivé les questions sur le statut des forces américaines du Japon (Status of Forces Agreement (SOFA), défini en 1960, lors de la signature du traité bilatéral de sécurité. Ce cadre offre une quasi-extraterritorialité aux bases américaines et une forme d’impunité aux militaires, facteur de mécontentement à chaque fait divers impliquant un GI. L’article 8 du SOFA les exempte aussi des procédures imposées aux frontières, y compris, donc, les règles strictes de quarantaine et de tests imposées par Tokyo.

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Source : Le Monde.fr

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