Le PDG de Softbank Masayoshi Son, à Tokyo, le 12 février 2020.
Le PDG de Softbank Masayoshi Son, à Tokyo, le 12 février 2020. STR / AFP

Malmené en bourse, le groupe japonais SoftBank Group a annoncé, lundi 23 mars, qu’il comptait vendre jusqu’à 4 500 milliards de yens (38 milliards d’euros) d’actifs dans les 12 prochains mois pour se désendetter et financer un énorme rachat d’actions, allant jusqu’à 2 000 milliards de yens (17 milliards d’euros). Celui-ci s’ajoute à un programme similaire de 500 milliards de yens (4,2 milliards d’euros) annoncé il y a dix jours.

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Au total, le groupe compte racheter jusqu’à 45 % de ses actions en circulation, afin de les annuler et d’augmenter ainsi la valeur de son titre, qui a ses yeux est très largement sous-évaluée : il considère en effet que celui-ci s’échange 78 % en dessous de « sa valeur intrinsèque ». L’action SoftBank a énormément souffert ces derniers jours en Bourse, avec notamment un plongeon record pour le groupe en une séance jeudi (-17,22 %) et un recul de 30 % sur l’ensemble de la semaine.

L’agence de notation financière Standard & Poor’s avait mis le feu aux poudres en abaissant mardi 17 mars la perspective de la note de long terme de SoftBank Group, critiquant le programme de rachats d’actions de 500 milliards de yens annoncé le 13 mars. Celui-ci avait été décidé sous la pression du fonds Elliott, récemment entré au capital de SoftBank et qui plaide pour de meilleurs rendements pour les actionnaires.

Réduire l’endettement

On ignore pour l’heure sur quoi vont porter les cessions annoncées ce lundi, qui doivent permettre de générer « la plus forte augmentation » de trésorerie de l’histoire de SoftBank, selon son patron, Masayoshi Son. Il s’agit notamment de réduire l’endettement considérable du groupe.

Groupe à l’origine spécialisé dans les télécommunications et l’Internet, SoftBank s’est de plus en plus concentré ces dernières années dans l’investissement dans des start-up. Il est en particulier à l’origine de la création d’un fonds d’investissement de près de 100 milliards de dollars, baptisé le Vision Fund. Cette activité est aux yeux de Masayoshi Son celle qui constitue l’avenir du groupe.

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Mais les piètres performances des sociétés dans lesquelles il a déjà injecté des milliards − comme Uber ou WeWork − pèsent sur les résultats financiers du groupe, qui depuis deux trimestres est obligé d’inscrire dans ses résultats une dévaluation de ses actifs… Un mouvement que la tourmente économique actuelle liée à la pandémie de coronavirus pourrait encore accélérer.

Dans ce contexte, Masayoshi Son sera-t-il tenté de revendre ses parts dans quelques-unes des sociétés dans lesquelles il a massivement investi ? Ou fera-t-il le choix de toucher à ses activités plus traditionnelles ? Autre option, il pourrait toucher à son trésor de guerre : ses parts dans Alibaba valorisées à plus de 100 milliards de dollars. Le fonds Elliott plaide en ce sens, mais Masayoshi Son y est plutôt hostile. Entre les deux, le bras de fer est engagé.

Source : Le Monde.fr

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