Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, dans l’ancien National Stadium, le 10 octobre 1964. Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, dans l’ancien National Stadium, le 10 octobre 1964.

Demandez à « Kiki » Caron ses souvenirs des Jeux olympiques de 1964 à Tokyo, et la médaillée d’argent, vedette française de l’époque, vous parlera un peu de natation, et beaucoup du Japon. « J’ai failli causer un incident diplomatique ! », se rappelle Christine de son prénom, 16 ans alors. En cause, une intrusion dans la loge d’un « être intouchable », là-bas : l’empereur Hirohito, au Stade olympique national, durant les épreuves d’athlétisme.

« Je voulais voir le 100 mètres de Bob Hayes [champion olympique et ancien recordman du monde de la discipline] et j’avais peur de le louper, alors j’ai couru pour entrer dans une loge. » Sans savoir à qui elle appartenait. « Il y avait déjà de la sécurité, bien sûr, mais peut-être pas autant que maintenant. Des gardiens ont fini par me faire sortir. »

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Deux décennies après la seconde guerre mondiale, l’ambiance au village olympique est à « la fête en permanence » et à une forme d’insouciance, assure Jacqueline Gaugey-Brisepierre, 75 ans. La Française participe alors aux compétitions de gymnastique artistique. Pour l’ouverture de ses premiers Jeux d’été, le Japon a voulu « une cérémonie étonnante et grandiose ». La gymnaste a encore en tête, « comme si c’était hier », cette flamme olympique. Pour la porter, un jeune homme né le 6 août 1945, jour du bombardement d’Hiroshima par l’aviation américaine. Dans les airs, « cinq avions des forces aériennes ont tracé les cinq anneaux olympiques ».

« Du matériel qui n’existait pas en France »

Pour la première fois, les Jeux, auxquels officiellement aucun sportif professionnel ne participe ont droit à une diffusion télévisée en mondovision. « Tous les jours, se souvient Kiki Caron, 73 ans aujourd’hui. Un sac postal de courriers m’attendait à l’entrée du village olympique. » La lycéenne profite de la vie et du twist au village olympique. « Il y avait une espèce de boîte de nuit. Une ambiance très bon enfant. Lorsque j’ai terminé mes épreuves, j’ai eu l’autorisation d’y aller. » Entre sportifs, les discussions se font alors souvent en anglais. « On se comprenait. »

La délégation française dispose de plusieurs points de repères, comme la présence sur place du journaliste Georges de Caunes, voix célèbre de l’ORTF, chargé de publier pour l’occasion un minijournal à destination des Bleus. Et celle « de cuisiniers français [leur] faisant à manger », rappelle aussi l’ancien judoka Jacques Le Berre, 83 ans. A l’époque, les équipes de France sont encore largement masculines ; 120 hommes, 22 femmes. Tous pays confondus, on compte à peine 13 % de femmes sur l’ensemble des participants.

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Source : Le Monde.fr

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