Le choix de reporter d’un an les Jeux olympiques est une première. Cela pourrait affecter la fierté nationale au Japon et donc le soutien au gouvernement.
Le choix de reporter d’un an les Jeux olympiques est une première. Cela pourrait affecter la fierté nationale au Japon et donc le soutien au gouvernement. BEHROUZ MEHRI / AFP

Le report des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo , cause de l’épidémie de coronavirus Covid-19, officialisé mardi 24 mars, s’annonce comme un énorme casse-tête pour le Comité international olympique (CIO) et le comité d’organisation Tokyo 2020. « Vous avez pris sept ans pour réaliser le plus grand puzzle du monde et au moment de placer la dernière pièce, vous devez tout recommencer avec moins de temps », a réagi sur Twitter Graig Spence, du Comité paralympique international.

L’imbroglio pour établir notamment un nouveau calendrier, en fonction de la disponibilité des sites, des exigences des diffuseurs ou encore du calendrier sportif international, interroge sur ce beaucoup considère comme une décision tardive des organisateurs. « Il faut relativiser. L’UEFA a annoncé le 17 mars le report du championnat d’Europe de football qui devait commencer le 12 juin. Celui des JO est annoncé le 24 mars alors qu’ils doivent débuter le 24 juillet », défend une source proche de l’organisation.

Sans vraiment convaincre. Même si, en coulisses, la question du report semble avoir été en discussion depuis un moment, la communication officielle a longtemps insisté sur le maintien des jeux. Le premier ministre, Shinzo Abe, soulignait encore le 19 mars sa volonté de les maintenir « dans leur totalité ».

« Au Japon, il n’y a pas de confinement. C’est business as usual »

Le président de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, avait qualifié le 11 mars de « scandaleux » les propos d’Haruyuki Takahashi, membre de Tokyo 2020, qui avait évoqué un report. Le président du CIO, Thomas Bach, excluait début mars tout changement de calendrier.

Côté japonais, les organisateurs ont pu commettre l’erreur de mal appréhender l’ampleur de la crise du Covid-19 hors du Japon. L’archipel comptait le 25 mars 1 175 cas, hors les 700 cas du ferry Diamond Princess. L’augmentation quotidienne ne dépasse pas quelques dizaines. « Au Japon, il n’y a pas de confinement. C’est business as usual. La plupart des responsables ne lisent pas la presse étrangère et connaissent mal ce qui se passe en Europe », observe un proche des milieux olympiques.

« Le CIO et Tokyo 2020 n’ont pas non plus anticipé la pression des athlètes, qui a été décisive dans la décision de reporter. Elle est montée très vite, en quelques jours. Et comme ils insistent sur l’idée des « athlètes en premier », ils ne pouvaient l’ignorer », ajoute un expert des questions sportives. Dans le même temps, le Japon – comme le CIO – voulait éviter de prendre seul la décision, d’où le choix d’une annonce commune, qui a dû être négociée.

Source : Le Monde.fr

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