A Tokyo, le 21 mars.
A Tokyo, le 21 mars. CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Les Japonais ont été incités par les autorités à ne pas célébrer la floraison des cerisiers qui suit l’équinoxe du printemps, le 20 mars. Mais bon nombre n’en festoient pas moins déjà sous les bourgeons qui commencent à s’épanouir avec un soleil quasi estival. Les combats de sumo, retransmis à la télévision, ont lieu dans des enceintes fermées au public comme le sont les écoles, les musées ou les bibliothèques, et les amateurs de saké ont dû renoncer à l’échange des coupes lors de rencontres arrosées. Même l’art du thé n’est pas épargné : des rituels qui veulent que les invités boivent à tour de rôle dans le même bol sont suspendus. « Le risque de propagation du virus rend difficile l’union des cœurs à laquelle invite l’art du thé », fait-on valoir dans les grandes écoles qui l’enseignent.

Bien que dans les rues, les trois quarts des passants portent des masques – plus que d’habitude en cette saison de rhume des foins provoqué par le pollen –, le contraste entre l’atmosphère « légère » de Tokyo et celle des villes européennes à la population confinée n’en est pas moins saisissant.

Les joggers continuent à faire leurs cinq kilomètres le long des douves du palais impérial au centre de la capitale, les grandes artères sont embouteillées et, par beau temps, les parcs accueillent les promeneurs en famille. Les trains sont moins bondés aux heures de pointe mais les commerces, restaurants, salles de pachinko – billards électriques japonais – et bars continuent à fonctionner avec certes moins de clients. Mais vendredi soir, Kabukicho, un des grands quartiers nocturnes de la capitale, connaissait une animation presque habituelle.

Le risque d’une « explosion » de la contagion pas écarté

Inconscience entretenue par la sous-estimation du risque par le gouvernement ? Le Japon est, parmi les pays avancés, celui où, pour l’instant, les cas de contamination progressent le plus lentement (936) et les décès restent faibles (32 morts) – en excluant les passagers du paquebot Diamond-Princess qui avaient été placés en quarantaine dans le port de Yokohama. Hokkaido, une des régions les plus durement touchées au début février, vient de lever l’état d’urgence. A Osaka, où sont apparus de nouveaux cas, le gouverneur, Hirofumi Yoshimura, recommande aux habitants de ne pas se déplacer au cours du week-end, mais sans imposer de consignes coercitives.

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En contrepoint aux déclarations du gouvernement, qui affirme que la situation est sous contrôle, une commission d’experts a reconnu, jeudi 19 mars, que si le Japon a vraisemblablement réussi à stabiliser la propagation du virus, le risque d’une « explosion » de la contagion ne doit pas être écarté.

Source : Le Monde.fr

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