A Taichung (Taiwan), dans l’usine Giant, qui fabrique des vélos à partir des pièces de Shimano, en 2019. A Taichung (Taiwan), dans l’usine Giant, qui fabrique des vélos à partir des pièces de Shimano, en 2019.

Fringant centenaire, l’équipementier cycliste japonais Shimano s’interroge sur l’opportunité d’une augmentation de ses capacités de production, alors que les achats de vélos explosent. Ses clients, tel le Taïwanais Giant, peinent à répondre à la demande, tirée à la fois par la crise sanitaire du Covid-19 et par les préoccupations grandissantes pour l’environnement. Ils doivent patienter plus de quatre cents jours entre la commande et la livraison des pièces pour vélos (dérailleurs, freins hydrauliques, ou encore roues), électriques ou non, sorties des usines du groupe d’Osaka.

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Shimano refuse pour l’instant de nouveaux investissements dans la production, même si le marché des composants « devrait atteindre 9,4 milliards de dollars [7,7 milliards d’euros] en 2025, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,1 % entre 2020 et 2025 », estime le centre d’analyse Industry ARC.

Matériel de pêche

Shimano rappelle que la mise en service d’une usine n’interviendrait pas avant deux ans. « La question est de savoir si les personnes qui ont commencé à faire du vélo à cause du coronavirus vont continuer », indique l’entreprise. Le groupe, qui réalise 89 % de son activité hors du Japon, a aussi été échaudé par l’explosion en 2017 de la bulle chinoise du vélo en partage, à l’origine de la faillite de multiples start-up comme Ofo ou Bluegogo, et par le développement des trottinettes et autres hoverboards ou gyropodes.

L’entreprise a commencé par produire un pignon roue libre, soit la pièce la plus pointue des vélos à l’époque

Pour l’instant, les tensions sur les approvisionnements font plutôt les affaires de la société, qui détient environ 65 % du marché mondial de milieu et de haut de gamme des pièces pour vélos. Au premier trimestre 2021, Shimano a enregistré une hausse de 76 % des ventes de ses pièces pour vélo. Comme celles des éléments pour matériel de pêche − un cinquième de son activité − sont également en plein boom grâce au Covid-19, le chiffre d’affaires a bondi de 64,4 % à 126,4 milliards de yens (944 millions d’euros) sur un an. Le bénéfice d’exploitation a crû de 157,3 % à 32,5 milliards de yens (243 millions d’euros). Le groupe a accumulé 2,3 milliards d’euros de trésorerie, un montant équivalent à la totalité de ses investissements ces dix dernières années.

Un bilan faste, donc, pour le centième anniversaire d’un groupe créé en en 1921 par Shozaburo Shimano − arrière-grand-père de l’actuel PDG, Taizo Shimano. L’entreprise a commencé par produire un pignon roue libre – soit la pièce la plus pointue des vélos à l’époque. En 1956, le groupe a commercialisé son premier dérailleur.

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Source : Le Monde.fr

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