L’ancienne directrice financière de Huawei Meng Wanzhou sort de sa résidence surveillée à Vancouver (Canada), le 24 septembre 2021. L’ancienne directrice financière de Huawei Meng Wanzhou sort de sa résidence surveillée à Vancouver (Canada), le 24 septembre 2021.

L’annonce devrait être l’épilogue d’une bataille judiciaire et diplomatique longue de trois ans. La justice américaine a entériné, vendredi 24 septembre, un accord scellé entre Washington et la société chinoise des télécommunications Huawei, qui va permettre à la directrice financière de cette dernière de rentrer en Chine contre un « report », jusqu’à la fin de 2022, des poursuites engagées contre elle notamment pour « fraude bancaire ».

Une juge du tribunal fédéral de Brooklyn a « accepté » l’accord passé entre le ministère de la justice américain et les avocats de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei qui se trouve en résidence surveillée au Canada depuis près de trois ans et que la justice américaine voulait juger sur son sol.

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Un représentant du ministère de la justice a proposé, devant ce tribunal à New York, de « reporter » jusqu’au 1er décembre 2022 (quatre ans après l’arrestation de Meng Wanzhou au Canada) les poursuites engagées depuis la fin de 2018 contre la directrice financière, notamment pour « complot » en vue de commettre une « fraude bancaire ». Si cet accord n’est pas contesté ni rompu d’ici au 1er décembre, les poursuites seront abandonnées, selon ce représentant.

Les services du tribunal fédéral de Brooklyn avaient fait parvenir plus tôt dans la journée une courte lettre du ministère de la justice confirmant une audience à 13 heures, en vue d’un « règlement des poursuites » dans le dossier « Etats-Unis contre Wanzhou Meng », sans communiquer plus de détails. Sollicités par l’Agence France-Presse (AFP), les avocats de la dirigeante s’étaient refusés à tout commentaire, de même que le ministère de la justice américain.

Un procès « abusif », selon la défense

Mme Wanzhou, âgée de 49 ans et fille du fondateur de Huawei, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui veut la juger pour fraude bancaire. La justice américaine accuse la numéro deux de Huawei d’avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d’une rencontre à Hongkong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l’Iran, exposant ainsi l’établissement bancaire à des sanctions du gouvernement des Etats-Unis.

Le Wall Street Journal rapportait, avant l’audition, que la directrice financière accepterait de reconnaître certaines « fautes » en échange d’un « report », puis d’un « abandon » des poursuites pour fraude bancaire. L’intéressée a toutefois toujours nié ces accusations.

Le gouvernement chinois estime, depuis 2018, que l’administration américaine cherchait avant tout à affaiblir Huawei, entreprise chinoise de pointe et leader mondial des équipements et réseaux 5G, sans équivalent du côté des Américains. Depuis quelques semaines, les avocats de Mme Meng ont de nouveau plaidé la thèse selon laquelle les Etats-Unis avaient intenté un procès « abusif » à leur cliente.

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L’accord entre Washington et Pékin pourrait déboucher également sur la libération d’un homme d’affaires et d’un ancien diplomate, tous deux canadiens, détenus en Chine : Michael Spavor, condamné à onze ans d’emprisonnement pour espionnage, et Michael Kovrig, détenu en Chine. Dans les colonnes du Monde, Henri-Paul Normandin, ancien ambassadeur canadien et ex-représentant permanent adjoint aux Nations unies, estimait en effet que la Chine userait jusqu’au bout de cette « diplomatie des otages » dont elle a fait sa spécialité.

Le Monde avec AFP

Source : Le Monde.fr

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