Dans une rue de Tokyo, le 13 mars 2023, jour où le gouvernement japonais a retiré sa recommandation de porter le masque.

Difficile pour les Japonais de renoncer au masque. Depuis lundi 13 mars, il n’est officiellement plus recommandé de le porter en intérieur pour éviter la propagation du Covid-19. Mais, dans les transports et les magasins, la majorité l’arbore toujours.

Dans les rues aussi d’ailleurs, preuve d’un attachement durable à une protection jamais contestée, qui n’a fait l’objet d’aucune obligation légale pendant la pandémie, et dont la seule recommandation fut très suivie. Il y eut certes une forte pression sociale et même une « police du masque », surnom donné à ceux qui critiquaient les personnes n’en portant pas.

Mais, globalement, l’habitude a été vite prise dans un pays parmi les premiers touchés en 2020 par le SARS-CoV-2, mais aussi vieillissant et convaincu depuis longtemps de l’utilité du masque en cas de pandémie. La première grande campagne incitant à utiliser des masques date de la grippe espagnole, en 1919. Après la seconde guerre mondiale, le masque a servi lors des périodes de pollution et pour limiter les allergies au pollen. Il reste utilisé pour ne pas attraper un rhume ou ne pas contaminer les autres en cas de maladie.

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« Le nombre de personnes infectées est resté limité au Japon, notamment parce que la quasi-totalité de la population a porté des masques », peut aujourd’hui s’enorgueillir sur la chaîne publique, NHK, Tetsuya Matsumoto, de l’Université internationale de la santé (IUHW). Le Japon compte 33,3 millions de cas et 73 000 morts du Covid-19, moins qu’en France, où 165 000 décès sont recensés, avec une population deux fois plus importante.

Politiques ambiguës

Or, il semble aujourd’hui difficile de se passer du masque. Outre l’habitude prise, les politiques suivies restent ambiguës. Le gouvernement laisse à chacun le choix de décider, mais recommande toujours d’avoir un masque dans les établissements médicaux, les maisons de retraite et les transports publics bondés. Dans les salons de coiffure, les instituts de beauté et autres services où la distance avec les clients est réduite, il est encore requis. Pour les événements culturels ou sportifs, le choix de l’imposer revient à l’organisateur.

Les sociétés de transports publics ou les enseignes de la grande distribution ne demandent plus aux usagers de porter un masque mais incitent leur personnel à le conserver. Même le couple impérial est apparu masqué pour une cérémonie organisée le 13 mars. L’agence de la Maison impériale a justifié ce choix « car il y avait des possibilités de discussion rapprochée ».

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Source : Le Monde.fr

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