Ryuichi Sakamoto lors de la 68ᵉ Berlinale, le 15 février 2018, à Berlin. Ryuichi Sakamoto lors de la 68ᵉ Berlinale, le 15 février 2018, à Berlin.

Pionnier des musiques électroniques, acteur et producteur, le compositeur Ryuichi Sakamoto, mort mardi 28 mars à l’âge de 71 ans, était l’une des rares célébrités japonaises engagées politiquement. Après les attentats du 11 septembre 2001, il déplorait une situation « créée par l’attitude hégémonique des Etats-Unis ». Il s’était opposé à la guerre en Irak.

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En 2007, il crée More Trees, une organisation non gouvernementale de gestion durable des forêts au Japon, aux Philippines et en Indonésie. Après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire de mars 2011, il prend la direction musicale de l’Orchestre des jeunes du Tohoku, formé par des enfants affectés par le drame, et multiplie les actions contre le nucléaire.

Hymne ukrainien

En 2017, sa musique illustre le court-métrage People who Crossed River Naf, un hommage aux réfugiés rohingya, produit par l’historien d’art et photographe bangladeshi, Amirul Rajiv. Tirée de son album Async, la composition accompagnait la lecture d’un texte, Et je l’ai rêvé et le rêve, du poète russe Arseni Tarkovski.

En mars 2022, il assiste à Tokyo à l’interprétation de sa dernière symphonie, Ima Jikan ga Katamui te (« aujourd’hui, le temps bascule »), qui se termine sur le son de cloches. Le concert suit le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Observant que sa création présente des similitudes avec l’hymne ukrainien, il déclare : « C’est à chacun d’entre vous de décider si le son des cloches ressemble à un requiem ou à de l’espoir. »

Source : Le Monde.fr

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