Vue aérienne de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au Japon, le 17 mars 2022.

Le soleil a fait son retour, mercredi 23 mars à Tokyo, sans dissiper les craintes de coupures de courant dans la capitale et le nord-est du Japon. En cause, « le séisme de magnitude 7,4 du 16 mars dans le nord-est du pays, l’arrêt des centrales et le retour du froid », observe Go Matsuo, analyste des réseaux et membre du Conseil international des grands réseaux électriques (Cigre). Il a neigé le 22 mars sur la capitale nippone, et les températures restent hivernales.

« La distribution est toujours instable », reconnaît la Compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco). A cause du tremblement de terre, Tepco et la Compagnie d’électricité du Tohoku ont perdu huit tranches de huit centrales thermiques au charbon et au gaz des départements de Fukushima et Miyagi (Nord-Est), les plus touchés par le séisme. Ces huit tranches, d’une capacité totale de 3,4 gigawatts, pourraient rester hors service plusieurs mois.

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Les deux entreprises auraient pu gérer la situation sans la vague de froid tombée le 21 mars sur l’archipel. Le gouvernement et les compagnies d’électricité ont appelé dans l’urgence la population et les entreprises à économiser le courant, en éteignant les lumières inutiles et en réglant le chauffage à un maximum de 20 °C. Sur Twitter, le premier ministre, Fumio Kishida, s’est inquiété d’une demande « toujours supérieure à l’objectif fixé ».

Ces appels ont été entendus même si, le 22 mars à 18 heures, la demande atteignait 91 % des capacités. Les coupures qui menaçaient près de trois millions de foyers ont aussi pu être évitées, selon Tepco, « grâce à l’aide de compagnies des régions voisines », comme celle du Chubu, qui alimente Nagoya et le centre de l’archipel.

Le développement des énergies renouvelables progresse

Pas de quoi rassurer toutefois car, à en croire le ministère de l’industrie, la situation à court terme n’a jamais été aussi sérieuse depuis le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima survenus en mars 2011. A l’époque, confronté aux risques de pénurie de courant au cours de l’été – période de consommation élevée –, le gouvernement avait obligé, dès le 1er juillet, les 15 000 entreprises utilisant plus de 500 kilowatts pour fonctionner, à réduire leur consommation de 15 % par rapport au pic atteint à l’été 2010. Beaucoup avaient fait tourner leurs chaînes de production pendant les vacances d’été, les week-ends et la nuit, périodes de demande réduites.

Il est trop tôt pour dire si de telles mesures seront nécessaires cette année, mais la crise actuelle illustre les difficultés d’un réseau en transition. Après la catastrophe de Fukushima, le Japon a stoppé l’ensemble de ses cinquante-quatre réacteurs nucléaires, qui fournissaient 30 % de son électricité. En raison des strictes normes de sécurité et de l’opposition des populations toujours défiantes, seuls dix d’entre eux ont été relancés.

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Source : Le Monde.fr

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