Le village de pêcheurs d’Akasaki, dans la préfecture d’Ishikawa (Japon), ici le 6 janvier 2024, a résisté au séisme grâce à son architecture typique. Le village de pêcheurs d’Akasaki, dans la préfecture d’Ishikawa (Japon), ici le 6 janvier 2024, a résisté au séisme grâce à son architecture typique.

Akasaki a échappé au pire. A la différence des autres villes et villages dévastés par le tremblement de terre de magnitude 7,6, qui a fait 221 morts le 1er janvier dans la péninsule de Noto (centre du Japon), la centaine de maisons en bois du bourg de la commune de Shika, alignées sur 500 mètres le long du littoral de la mer du Japon, n’ont perdu que quelques tuiles.

Les experts attribuent leur résistance à leur conception, adaptée au rigoureux climat local. Chaque maison est bâtie avec des planches solides et un toit en tuiles noires traditionnelles de Noto, recouvertes d’une couche de verre galvanisé à chaud résistant au froid et à l’eau. Leur structure faite de poutres épaisses, d’un nombre limitée de fenêtres et de petites pièces augmenterait leur résistance aux secousses. Après leur destruction par un incendie dans les années 1930, ces maisons avaient été reconstruites à l’identique et consolidées sans recours aux techniques « modernes ».

Ce choix aurait épargné Akasaki lors du séisme du 1er janvier, là où plus de 3 877 maisons auraient été détruites dans d’autres villes de la péninsule, dont Suzu et Wajima. Si autant de maisons ont été endommagées, c’est sans doute en raison de l’insuffisance des normes antismiques au moment de leur construction.

Les premières règles, qui avaient suivi un séisme survenu en 1923 dans la région de Tokyo, ne concernaient que les zones urbaines. La loi adoptée en 1950 après un puissant tremblement de terre dans le département de Fukui (centre) les avait étendues à tout le pays. Or, si ces règles imposaient bien un certain nombre de murs porteurs et un renforcement des structures en bois, elles n’exigeaient pas une capacité de résistance à un séisme aussi puissant que celui du 1er janvier.

« Essaim sismique »

« Un bâtiment est conçu pour résister et ne pas s’effondrer lors d’un tremblement de terre de magnitude 5 à 7 et d’une intensité sismique [selon l’échelle japonaise graduée de 1 à 7] de 5+, même si certains dommages peuvent être subis », disait le texte. Ce cadre a été renforcé en 1981 par une obligation de résister aux tremblements de terre d’une intensité de 6 à 7, le niveau de celui du 1er janvier.

Un ajout a par ailleurs été décidé en 2000 qui tirait les leçons du tremblement de terre de Kobe, en janvier 1995, qui a fait 6 400 morts. Il concernait les bâtiments en bois et explicitait les méthodes de fixation des jointures entre les piliers et les poutres.

D’après Kuniaki Yamagishi, de l’Institut de technologie de Kanazawa, le taux de maisons construites après 1950 et donc respectant un niveau minimal de résistance aux tremblements de terre dans la ville de Suzu, la plus touchée par le séisme du 1er janvier, était de 51 % en mars 2019, bien inférieur à la moyenne nationale de 87 %. Les maisons de Noto construites après l’adoption en 2000 du renforcement des normes pour les maisons en bois auraient subi relativement peu de dégâts lors de la dernière catastrophe.

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Source : Le Monde.fr

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