Un nouvel avion de combat de « sixième génération » prend son envol. Le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon ont annoncé, vendredi 9 décembre, un accord pour développer un système de combat aérien rapprochant le projet anglo-italien Tempest et le programme de l’avion furtif nippon F-X, tous deux lancés il y a quelques années. Il permettra d’assurer leur sécurité face aux « nouvelles menaces », notamment venues de Russie et de Chine, a souligné le premier ministre britannique, Rishi Sunak.

« Nous devons rester à la pointe des progrès de la technologie de la défense, devancer et déjouer ceux qui veulent nous faire du mal », a déclaré M. Sunak depuis une base de la Royal Air Force (RAF), dans le nord-est de l’Angleterre. Ce partenariat montre, selon lui, que « la sécurité des régions euroatlantique et indopacifique est indivisible ».

De son côté, Tokyo vient d’annoncer qu’il va accroître ses dépenses militaires de 56 % au cours de la période 2023-2027 par rapport aux cinq exercices budgétaires précédents. Il souhaite porter son effort de défense à 2 % du produit intérieur brut d’ici à 2027, alors qu’il ne dépassait pas 1 % jusqu’à présent.

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C’est la première fois que les Japonais sont associés à des partenaires européens pour concevoir un équipement militaire aussi sophistiqué, leur défense ayant été en grande partie assurée par les Etats-Unis depuis 1945. Le département américain de la défense a fait savoir qu’« il soutient la coopération en matière de sécurité et de défense du Japon avec des alliés et partenaires partageant les mêmes valeurs ».

« Défendre la démocratie »

Baptisé Global Combat Air Programme (GCAP), la production industrielle de ce système autour d’un avion furtif (avec ou sans pilote) débuterait vers 2030, selon un responsable du ministère japonais de la défense. Il remplacerait, à partir de 2035, l’Eurofighter Typhoon au sein de la RAF et de l’Aeronautica Militare, la force aérienne italienne, et le F-2 de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) – avec Lockheed Martin – utilisé par le système d’« autodéfense » aérienne nippon.

Les trois pays du « projet GCAP » jugent, dans un communiqué commun, qu’il est « crucial de défendre [leur] démocratie, [leur] économie et [leur] sécurité ». C’est pourquoi ce système de combat devra être, selon eux, « interopérable » avec ceux des Etats-Unis et des autres membres de l’OTAN. Le Royaume-Uni veut faire voler un préprotoype Tempest en 2027.

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Cet accord politique sera décliné sur le plan industriel. Chef de file du programme, le groupe britannique BAE Systems aura plusieurs partenaires : Rolls-Royce pour les moteurs, la filiale anglaise de l’italien Leonardo experte dans les radars, l’européen MBDA pour les missiles embarqués (y compris hypersoniques). Du côté japonais, MHI sera chef de file, associé au fabricant de moteurs IHI.

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Source : Le Monde.fr

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