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Publié aujourd’hui à 10h02, mis à jour à 10h25

« Hagibis ». Ce mot, qui signifie « rapidité » dans l’un des idiomes parlés aux Philippines, est soudain devenu familier ces derniers jours à n’importe quel amateur de rugby. Alerte au typhon Hagibis : l’annonce tournait en boucle dans les bulletins météorologiques. C’est la dix-neuvième tempête de la saison au Japon. Potentiellement la plus forte aussi. Au point de conduire à annuler deux matchs de la Coupe du monde prévus samedi 12 octobre, en clôture du premier tour : France-Angleterre à Yokohama et Nouvelle-Zélande-Italie à Toyota.

L’annulation s’avère inédite, en neuf éditions de la compétition. Et regrettable pour World Rugby, la fédération internationale. Son président anglais, Bill Beaumont, s’attendait à une « Coupe du monde spectaculaire ». Mais pas dans ce sens-là.

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Quand Alan Gilpin a annoncé cette « décision difficile », jeudi, à Tokyo, le directeur du tournoi a invoqué la sécurité comme « priorité absolue ». « Il serait extrêmement irresponsable de mettre en danger les équipes, les supporteurs, les bénévoles et d’autres membres du personnel de la compétition durant ce qui est annoncé comme un typhon de forte intensité. » Certes.

Incompréhension

Mais pas de quoi apaiser l’Italie, sans doute l’équipe la plus remontée. Son sélectionneur irlandais, Conor O’Shea, a regretté cette manière « horrible » de quitter la compétition. En théorie, les Italiens avaient encore une très petite chance de se qualifier pour les quarts de finale. Il leur aurait fallu une victoire historique contre les triples champions du monde néo-zélandais, déjà qualifiés, sans que ceux-ci inscrivent un point de bonus.

« On ne sait jamais ce qui peut se passer sur un terrain. » Conor O’Shea, sélectionneur irlandais

« On ne sait jamais ce qui peut se passer sur un terrain, considère O’Shea, très déçu pour ses joueurs. Ces garçons ont donné leur vie pour le rugby italien, et leur Coupe du monde s’est terminée sur un terrain d’entraînement au lieu du stade. »

Même incompréhension de la part du capitaine, Sergio Parisse, qui estime « ridicule » l’absence de toute alternative au scénario actuel. « Ce n’est pas nouveau que des typhons frappent le Japon », rappelle-t-il.

Le règlement interdit le report d’un match au premier tour. Mais, un peu plus tôt dans la compétition, les organisateurs avaient laissé entendre qu’ils se réservaient la possibilité d’une délocalisation en cas de condition impraticable.

Source : Le Monde.fr

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