Le Japon a commencé, jeudi 24 août, à rejeter dans l’océan Pacifique de l’eau accumulée depuis des années sur le site de Fukushima, ravagé par le tsunami meurtrier du 11 mars 2011, qui a provoqué la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.

La pêche, le tourisme et l’économie de Fukushima, durement touchés, sont encore en convalescence. Les associations de pêcheurs craignent que la réputation de leurs produits ne soit encore plus ternie. Les prises actuelles de poissons dans la région de Fukushima ne représentent qu’un cinquième de leur niveau d’avant la catastrophe, en raison de la diminution de la population de pêcheurs et de la réduction de la taille des prises elles-mêmes.

Pékin a aussitôt dénoncé une action « égoïste et irresponsable ». Vent debout contre ce projet, la Chine, qui était en 2022 le pays de destination de 25 % des exportations japonaises de produits de la mer, a décidé dès juillet d’interdire l’importation de toutes les denrées alimentaires de dix départements nippons, dont celui de Fukushima, et de mener des contrôles stricts des denrées importées du reste du pays. Selon des analystes, la position intransigeante de Pékin sur l’eau de Fukushima est très probablement aussi liée aux relations sino-japonaises déjà tendues sur de nombreux sujets économiques et géopolitiques.

D’autres Etats de la région Indo-Pacifique ayant de meilleures relations avec le Japon, comme la Corée du Sud, Taïwan, l’Australie ou encore les îles Fidji et les îles Cook, ont ainsi exprimé leur confiance quant à la sécurité du processus de rejet contrôlé par l’Agence internationale de l’énergie atomique. Des manifestations contre le rejet en mer ont toutefois eu déjà lieu en Corée du Sud. Au Japon, signe d’une certaine résignation de la population, un rassemblement de protestation jeudi matin près de la centrale de Fukushima-Daiichi n’a réuni que neuf personnes.

La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, dans le nord du Japon, le 22 août 2023. En bas de l’image sont visibles les cuves où est stockée l’eau contaminée. La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, dans le nord du Japon, le 22 août 2023. En bas de l’image sont visibles les cuves où est stockée l’eau contaminée.
Des membres du Parti démocrate, principal parti d’opposition en Corée du Sud, tiennent des bougies électriques et des pancartes sur lesquelles on peut lire « Annulez le déversement de l’eau contaminée de Fukushima ! », lors d’un rassemblement contre le projet du Japon de rejeter les eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan, devant l’Assemblée nationale à Séoul, le 23 août 2023. Des membres du Parti démocrate, principal parti d’opposition en Corée du Sud, tiennent des bougies électriques et des pancartes sur lesquelles on peut lire « Annulez le déversement de l’eau contaminée de Fukushima ! », lors d’un rassemblement contre le projet du Japon de rejeter les eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan, devant l’Assemblée nationale à Séoul, le 23 août 2023.
Des manifestants face à des policiers avant un rassemblement pour demander l’annulation de la décision du gouvernement japonais, à Séoul, en Corée du Sud, mardi 22 août 2023. Des manifestants face à des policiers avant un rassemblement pour demander l’annulation de la décision du gouvernement japonais, à Séoul, en Corée du Sud, mardi 22 août 2023.
Lors d’une manifestation contre le déversement des eaux usées de la centrale nucléaire japonaise accidentée de Fukushima dans le Pacifique, devant l’hôtel de ville de Séoul, le 22 août 2023, après que le premier ministre nippon, Fumio Kishida, a annoncé que l’opération commencerait le 24 août. Lors d’une manifestation contre le déversement des eaux usées de la centrale nucléaire japonaise accidentée de Fukushima dans le Pacifique, devant l’hôtel de ville de Séoul, le 22 août 2023, après que le premier ministre nippon, Fumio Kishida, a annoncé que l’opération commencerait le 24 août.
Haruo Ono se tient sur l’un de ses bateaux au port de pêche de Tsurushihama, dans la préfecture de Fukushima, à environ 60 kilomètres au nord de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi, le 21 août 2023. « Rien n’est bénéfique pour nous » dans ce projet, « les pêcheurs y sont opposés à 100 % », affirme à l’AFP M. Ono. Alors qu’ils commençaient à peine à relever la tête, les pêcheurs locaux redoutent de voir leur activité rechuter à cause d’une image entachée par ce projet. Haruo Ono se tient sur l’un de ses bateaux au port de pêche de Tsurushihama, dans la préfecture de Fukushima, à environ 60 kilomètres au nord de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi, le 21 août 2023. « Rien n’est bénéfique pour nous » dans ce projet, « les pêcheurs y sont opposés à 100 % », affirme à l’AFP M. Ono. Alors qu’ils commençaient à peine à relever la tête, les pêcheurs locaux redoutent de voir leur activité rechuter à cause d’une image entachée par ce projet.
Des manifestants participent à un rassemblement contre le projet du gouvernement japonais de rejeter les eaux usées de Fukushima dans l’océan, devant le bureau du premier ministre à Tokyo, le 18 août 2023. Des manifestants participent à un rassemblement contre le projet du gouvernement japonais de rejeter les eaux usées de Fukushima dans l’océan, devant le bureau du premier ministre à Tokyo, le 18 août 2023.
Des pêcheurs hongkongais versent de l’eau sur une photo du premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors d’une manifestation devant le consulat nippon à Hongkong, le 22 août 2023. Des pêcheurs hongkongais versent de l’eau sur une photo du premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors d’une manifestation devant le consulat nippon à Hongkong, le 22 août 2023.
Des membres de la Confédération des syndicats de Hongkong manifestent devant le consulat du Japon, à Hongkong, après l’annonce de la date de rejet des eaux usées dans l’océan, le 22 août 2023. Sur la banderole, on peut lire : « Protestation contre l’irresponsabilité du Japon qui met en danger la planète en rejetant des eaux radioactives ». Des membres de la Confédération des syndicats de Hongkong manifestent devant le consulat du Japon, à Hongkong, après l’annonce de la date de rejet des eaux usées dans l’océan, le 22 août 2023. Sur la banderole, on peut lire : « Protestation contre l’irresponsabilité du Japon qui met en danger la planète en rejetant des eaux radioactives ».

Source : Le Monde.fr

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