Fujiko Fujio, à Tokyo, en octobre 2008. Fujiko Fujio, à Tokyo, en octobre 2008.

La disparition du mangaka Fujiko Fujio A laisse orphelins des personnages qui ont marqué la jeunesse japonaise depuis la fin des années 1960. L’auteur des immenses succès Ninja Hattori-kun (« Le Ninja Hattori-kun ») ou encore de Kaibutsu-kun et de Warau serusuman (« Le commercial qui rit »), est mort jeudi 7 avril à son domicile de Kawasaki, près de Tokyo, à l’âge de 88 ans.

De son vrai nom Motoo Abiko, Fujiko Fujio A est né le 10 mars 1934 à Himi, petit port du département de Toyama, dans le centre du Japon. Il est le fils aîné du supérieur d’un temple du bouddhisme zen, que sa famille a quitté après le décès de son père. Il était alors en primaire. « C’est la mort de mon père qui a le plus changé ma vie. S’il n’était pas mort, je pense que je serais devenu moine », déclarait-il au quotidien Asahi en 2020.

L’orientation vers le métier de mangaka découle de sa rencontre sur les bancs de l’école avec Hiroshi Fujimoto (1933-1996). Influencés par les œuvres d’Osamu Tezuka (1928-1989), notamment Shin Takarajima (« La Nouvelle Ile au trésor », inspiré de l’œuvre de Robert-Louis Stevenson), les deux compères obtiennent leur première publication dans le journal Mainichi des écoliers, alors qu’ils sont encore lycéens. Après le lycée, ils poursuivent leurs activités tout en travaillant. Motoo Abiko obtient un poste au Journal de Toyama, le quotidien local.

Malicieux fantôme

Choisissant finalement de s’engager pleinement dans le manga, le duo s’installe à Tokyo en 1954 et prend le nom de Fujiko Fujio. Les deux auteurs font partie des jeunes artistes hébergés dans une des chambres du Tokiwa-so, un petit immeuble de bois ayant résisté aux bombardements de la capitale pendant la seconde guerre mondiale. Le logement sans salle de bains, avec toilettes collectives, est proposé aux deux compères par Osamu Tezuka, qui avait pu apprécier quelques années plus tôt l’un de leurs premiers travaux, Ben-Hur. L’immeuble abrite alors une flopée de jeunes mangakas. Avec des auteurs comme Hiroo Terada, créateur de plusieurs séries autour du sport, ils y forment le « Parti du nouveau manga » qui vise à créer le « manga idéal ».

Le duo connaît le succès avec sa série « Obake no Q-taro », racontant les farces d’un malicieux fantôme. Travail en commun ou en solitaire, les deux s’imposent dans le manga et l’animation. Motoo Abiko devient un visage connu de la télévision, où il apparaît lunettes fumées portées en permanence, le reflet de la lumière sur le papier blanc ayant abîmé sa vue.

Célèbre chat-robot bleu « Doraemon »

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Source : Le Monde.fr

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