LETTRE DE TOKYO

Dans une rue de Tokyo, en juillet 2015. Dans une rue de Tokyo, en juillet 2015.

Si vous égarez votre portefeuille, smartphone, parapluie ou autre chose au Japon, vous avez de fortes chances de retrouver. Pour améliorer encore la gestion du système des objets perdus, l’Agence nationale de police est en train de mettre au point une banque de données couvrant tout l’Archipel – jusqu’à présent la recherche se fait à l’échelle de chaque département. Regroupant au plan national les informations sur les dépositions d’objets perdus, ce nouvel outil permettra de localiser en quelques minutes s’il a été retrouvé.

Par exemple, un habitant d’Hokkaido (nord de l’Archipel) qui s’aperçoit à son retour d’Okinawa (à l’autre extrémité du pays) qu’il y a perdu son portefeuille pourra rapidement savoir s’il a été retrouvé et comment le récupérer. Testé dans dix départements à partir du début de la prochaine année fiscale (avril 2023), le système sera étendu à tout le pays dans les cinq années à venir.

A Tokyo, chaque année, quatre millions d’objets perdus sont retrouvés et déposés à la police et près de trente millions à travers l’Archipel. Objets de valeur ou non, cartes d’identité, cartes de crédit, permis de conduire, smartphones, sacs à main, portefeuilles ou enveloppes contenant parfois des sommes rondelettes… sont pour les trois quarts retournés à leur propriétaire. En 2003, une étude de l’Université du Michigan comparant le nombre des portefeuilles récupérés par leur propriétaire à New York et à Tokyo faisait déjà état de 10 % dans le premier cas et de 80 % dans le second. Aujourd’hui, selon le service des objets perdus dans la capitale japonaise, 83 % des téléphones portables et 65 % des portefeuilles sont retrouvés – souvent le jour même.

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Les rayonnages du bâtiment des objets perdus, situé dans l’arrondissement central de Bunkyo-ku, sont surchargés d’objets dans un voisinage insolite qui aurait ravi les surréalistes. Tous sont dûment étiquetés et certains placés dans un sac en toile. Il y a de tout : des plus attendus à ceux qui le sont moins (ours en peluche, paires de chaussure, instruments de musique…) rangés selon le lieu où ils ont été trouvés et leur nature. Le casse-tête pour les employés, ce sont les parapluies pendus en rangs serrés dans une salle spéciale : au nombre de 350 000, ils représentent 8 % des objets trouvés mais seulement 1 % est réclamé…

Méticulosité et intégrité

Si au bout de trois mois, le propriétaire de l’objet perdu ne s’est pas manifesté, il est proposé à la personne qui l’a retrouvé. En cas de refus, il sera vendu par la municipalité à une entreprise spécialisée dans le commerce de seconde main.

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Source : Le Monde.fr

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