Yusaku Maezawa, le 9 octobre 2018, lors d’une conférence de presse à Tokyo.
Yusaku Maezawa, le 9 octobre 2018, lors d’une conférence de presse à Tokyo. Toru Hanai/Reuters

L’argent fait-il le bonheur ? Pour tenter de répondre à cette question, le Japonais Yusaku Maezawa, qui, à 44 ans, pèse quelque 2 milliards de dollars selon Forbes, a mis le paquet. Le 1er janvier, sur Twitter, le fondateur du groupe Zozotown a proposé d’offrir 9 millions de dollars (8,1 millions d’euros) à 1 000 de ses abonnés — son compte en affiche 7 millions. Pour le géant nippon de l’e-commerce, qui dit croire en un revenu universel minimum, l’idée serait de voir si cette somme fractionnée sur douze mois peut contribuer au bien-être des heureux élus.

A voir sa deuxième annonce sur Twitter, le 12 janvier, la réponse à sa première question semble claire : l’argent ne fait pas le bonheur. Ce père de trois enfants, divorcé et fraîchement séparé de sa petite amie, a annoncé sa participation à une émission de télé-réalité, « Full Moon Lovers ». Le but du « Bachelor » nippon ? Trouver la femme idéale qui pourrait s’envoler avec lui sur la Lune. Car Maezawa est aussi le premier, en 2018, à avoir réservé – et prépayé – une petite dizaine de places pour le vol sur la Lune que devrait opérer en 2023 SpaceX, la société détenue par Elon Musk, un autre milliardaire excentrique, lui aussi connu pour son intense activité sur Twitter.

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Stipulant que les candidates doivent être « célibataires », « âgées de plus de 20 ans », « toujours positives », ne pas faire partie de gang ni être associées à des mouvements sociaux (syndicalistes et militantes s’abstenir), l’annonce est assortie de « délicates » questions telles que « si Maezawa pétait devant vous que feriez-vous ? ». Pour Alexia Guggémos, fondatrice de l’Observatoire socialmedia, « la portée du tweet n’aura duré qu’une journée et 76,3 % des retombées se sont faites aux Etats-Unis, à peine 3 % au Japon ». Reste que, selon Reuters, 20 000 jeunes femmes se sont portées candidates avant la date butoir du 17 janvier.

Drôle de zozo que ce self-made-man au physique passe-partout. Gamin d’extraction modeste, Maezawa abandonne l’école pour jouer de la batterie dans un groupe de musique punk. Adulte, il lance un service de vente par correspondance de CD avant de devenir milliardaire à 35 ans avec sa société de vente en ligne de vêtements fondée en 2004. L’entrepreneur tranche dans un paysage nippon où s’exhiber constitue le summum du mauvais goût. L’enfant terrible n’a pas la discrétion de son compatriote et concurrent Tadashi Yanai, propriétaire de la firme de vêtements Uniqlo. « Comme l’artiste Takashi Murakami, il a su casser les codes et conquérir sa place d’idole en twistant les moyens de communication à son avantage », observe une fine connaisseuse du Japon.

Source : Le Monde.fr

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