Mort d’un arrêt cardiaque, mardi 14 février à l’âge de 97 ans, Shoichiro Toyoda aimait passionnément les voitures. L’ancien dirigeant du constructeur Toyota puis de la puissante fédération patronale japonaise Keidanren leur a consacré cinquante-sept ans de sa vie. Avec succès, comme l’a rappelé le premier ministre, Fumio Kishida, qui a salué celui qui a « mené Toyota au sommet de l’industrie automobile mondiale ».
Né le 27 février 1925 à Nagoya (département d’Aichi, au centre du Japon), Shoichiro est le petit-fils de Sakichi Toyoda (1867-1930), inventeur de métiers à tisser utilisés par l’entreprise à l’origine du groupe Toyota. Son père, Kiichiro Toyoda (1894-1952), oriente dans les années 1930 la société familiale vers la production de voitures.
Shoichiro échappe à la conscription pendant le second conflit mondial, car il suit des études d’ingénieur, considérées comme vitales pour l’effort de guerre. Diplômé en 1947 de l’université de Nagoya, il occupe un premier emploi à Wakkanai, à l’extrême nord de l’île septentrionale d’Hokkaido, dans une entreprise produisant des pâtés de poisson chikuwa et kamaboko.
Le décès subit de son père l’oblige à rejoindre Toyota en 1952, année qui est aussi celle de son mariage avec Hiroko, issue de la famille fondatrice du conglomérat Mitsui. Le couple a un fils, Akio – président de Toyota depuis 2009 et ayant annoncé son départ pour le 1er avril 2023 – et une fille, Atsuko.
Quête constante de qualité
La première mission de Shoichiro est la construction de l’usine de Motomachi, près de Nagoya. Il joue aussi un rôle-clé dans l’incursion de Toyota aux Etats-Unis. Après avoir effectué une tournée dans ce pays au volant d’une Crown, ponctué d’un arrêt provocateur devant le siège de Ford, à Detroit, il organise en 1957 l’exportation de ce modèle vers le marché américain. L’opération est un échec, les automobilistes locaux boudant un véhicule au moteur jugé poussif.
Shoichiro Toyoda appuie la création, en 1975, d’une branche dévolue à l’immobilier, Toyota Home, aujourd’hui au cœur des projets de « smart cities » portés par le groupe
M. Toyoda décide alors de « développer une voiture de grande qualité performante partout dans le monde », comme il le rappelait en 2014 dans un texte publié par le quotidien économique Nihon Keizai. Nommé directeur général en 1961, il accompagne et soutient l’introduction du système de production de Toyota, fondé sur l’amélioration permanente et la quête constante de qualité. Le constructeur connaît le succès international avec son modèle Corolla.
Il vous reste 45.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source : Le Monde.fr