Sur Arte.tv, neuf haïkus documentaires pour s’immerger dans le quotidien des Tokyoïtes

ARTE.TV – À LA DEMANDE – MINISÉRIE DOCUMENTAIRE

Gacha Gacha peut se traduire en japonais par « bruit ». C’est aussi l’onomatopée qui désigne le son émis par les gachapons – des distributeurs à surprises jaunes – lorsqu’ils expulsent, moyennant monnaie, des petites boules en plastique pouvant contenir tout un tas de babioles : figurines de mangas, porte-clés, miniatures de sushis, de monuments, insectes en plastique… Ces objets peuvent déconcerter l’Occidental. Ils servent de fil conducteur à une miniwebsérie désopilante consacrée aux pratiques les plus surprenantes du peuple nippon.

Neuf haïkus documentaires à savourer, alors que s’ouvrent, vendredi 23 juillet, à Tokyo, les premiers Jeux olympiques à huis clos. Ecrite en partenariat avec l’Office national du tourisme japonais, la série commente par l’emblématique Washlet (contraction de « laver » et de « toilettes »), qui désigne les cuvettes de WC multifonctions. Mais pas seulement. On retrouve en effet dès cet épisode l’ambivalence caractéristique de l’Archipel, mélange de tradition et de modernité : il est ici à la fois hygiéniste et fan de poop, de unko, en un mot de caca.

Codification des salutations

Représenté sous la forme d’une crotte souriante aux yeux rieurs, Unko se décline en sucettes, gâteaux, bijoux, doudous, tee-shirts, mugs… disponibles dans les magasins bon marché. Victime indirecte de cette Poop Culture, Philippe Starck n’échappe d’ailleurs pas à l’ironie des Tokyoïtes. Ils ont rebaptisé la flamme monumentale et dorée que l’architecte français a conçue et placée au sommet du siège des brasseries Asahi, à Asakusa, « la crotte d’or »…

Beaucoup moins dévergondé, l’épisode Ojigi décrypte la codification des salutations nipponnes – à ne pas confondre avec les « courbettes ridicules » pratiquées un temps en Occident, précise la voix off. Dans Zuru Zuru, une charmante critique gastronomique (de ramens, exclusivement) explique pourquoi il est indispensable d’aspirer de façon bruyante et bavante les bols de ramens, udons et autres sobas baignant dans un bouillon.

Sans détailler chaque épisode, signalons que Daruma, grosse tête ronde en papier mâché porte-bonheur, n’est pas une poupée mais une figurine – à la légende bien triste : comme elle est restée en position zen trop longtemps, ses bras et ses jambes ont pourri !

Plus joyeux et franchement féministe, l’épisode Cheerleader donne la parole à de jeunes Japonaises qui tentent de s’émanciper en étant pom-pom girls et en mangeant des frites. Même si, « encore aujourd’hui, les femmes doivent servir le saké aux hommes », rappelle l’une d’elles. Pendant ce temps, sur des Rooftops (autre épisode) transformés en practices, de jeunes cadres apprennent le golf… à la japonaise : suffisamment bien pour distraire les clients avec lesquels ils vont jouer, mais pas trop, pour ne pas les battre et les vexer.

Gacha Gacha. Surprises japonaises à emporter, de Younès Jabrane (Fr., 2020, 9 x 5 min). Sur Arte.tv.

Source : Le Monde.fr

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