Une troisième vague de Covid-19 fragilise le gouvernement japonais

Le chef du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, lors d’une conférence de presse sur la crise sanitaire, à Tokyo, le 25 décembre. Le chef du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, lors d’une conférence de presse sur la crise sanitaire, à Tokyo, le 25 décembre.

Les atermoiements du gouvernement japonais face à la lente mais progressive résurgence du Covid-19 le fragilisent, menacent le système de soins et mettent à mal l’image d’un pays maîtrisant une pandémie dont le bilan, certes limité en comparaison avec la France, s’établissait lundi 28 décembre à 222 093 cas et 3 287 décès.

L’Archipel vit depuis la mi-octobre une troisième vague de contaminations plus forte que celles du printemps et de l’été. Malgré la rigueur des Japonais dans le port du masque ou le respect des règles de distanciation, le pays enregistre près de 4 000 nouveaux cas quotidiens, contre moins de 3 000 à la mi-décembre et un maximum de 1 500 au plus fort des vagues précédentes. Le tout alors que les premières vaccinations ne devraient pas intervenir avant la fin février, deux mois après l’Europe.

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La découverte de sept cas du nouveau variant du Covid-19, ajoute à l’inquiétude grandissante. Elle a poussé le gouvernement à interdire l’entrée de visiteurs étrangers du 28 décembre au 31 janvier, une décision critiquée sur les réseaux sociaux. Les autorités se voient reprocher d’agir vite pour fermer les frontières mais de tarder à endiguer la propagation du virus au niveau national.

La mauvaise gestion de la pandémie a fait plonger la cote de popularité du gouvernement, de 16 points à 42 % selon un sondage du 27 décembre du quotidien Nihon Keizai, et va jusqu’à interroger sur la tenue des Jeux olympiques de Tokyo prévus à l’été 2021. Selon une enquête de la mi-décembre de la chaîne publique NHK, 63 % des personnes interrogées plaident pour une annulation ou un nouveau report des JO, contre 48 % en octobre.

Privilégier le maintien de l’économie

Il a fallu attendre le 25 décembre pour voir le chef du gouvernement, Yoshihide Suga, entré en fonction en septembre, donner sa première conférence de presse sur la crise sanitaire. « Je voudrais demander à la population de passer une fin d’année et un Nouvel An calmes », a-t-il déclaré tout en reconnaissant que « si rien n’est fait, nous ne pourrons pas éviter une nouvelle propagation des infections ». Le gouvernement pourrait légiférer en janvier pour permettre de sanctionner les entreprises ne respectant pas les demandes de fermeture temporaire en cas de crise sanitaire.

Ces annonces ne font pourtant pas oublier que M. Suga a dû s’excuser pour avoir participé à un dîner avec une dizaine de convives dans un restaurant du quartier chic de Ginza alors qu’il avait recommandé à la population d’éviter les repas à plus de cinq. Son ministre de la défense, Nobuo Kishi, a fait de même après l’annonce de la contamination au cours d’une fête du chef d’état-major de la marine et de son adjoint.

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Source : Le Monde.fr

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