Voyage immobile au Japon

Ecouter un pianiste de génie

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Au printemps dernier, Ryuichi Sakamoto, ­compositeur expérimental et touche-à-tout, se produisait sur sa chaîne YouTube, en plein confinement. Sobrement intitulé « Playing the Piano for the Isolated », ce concert d’une heure et demie rassemble de nombreux morceaux en solo, dont le fameux Merry Christmas, Mr. Lawrence, extrait de la bande originale de Furyo (le film de Nagisa Oshima, sorti en 1983). Ce récital d’un genre nouveau met aussi en scène un duo avec le musicien Hidejiro Honjoh accompagné de son shamisen, l’instrument traditionnel à cordes utilisé au Japon.

Plonger dans le Japon d’avant

Un lac au Japon vu par le baron Adolphe de Meyer.

Grand mondain et insatiable voyageur, le baron Adolphe de Meyer, qui était aussi photographe de mode, a documenté, à travers des clichés sobres et épurés, sa pérégrination à travers le Japon au printemps 1900. Des temples de Kyoto au parc de Ueno à Tokyo, il porte son regard sur la délicatesse des paysages, sans tomber dans l’écueil de l’exotisme fantasmé d’un pays nouvellement ouvert aux étrangers. Si de nombreuses photographies ont été détruites par le baron en personne, certaines sont précieusement conservées au Metropolitan Museum of Art de New York. Compilées l’année dernière dans un superbe écrin livresque paru aux éditions Louis Vuitton, elles offrent une immersion poétique dans le Japon de l’ère Meiji.

Fashion Eye : Japan, Adolphe de Meyer, Editions Louis Vuitton, 50 €.

Se balader dans un immeuble arty

Dans l’immeuble de l’artiste-bricoleur K-NARF, le premier niveau dédié au projet photo « Hatarakimono ».

Transformer le « super-ordinaire » en une archive « extra-ordinaire » à destination des générations futures, voilà le credo de l’artiste-bricoleur K-NARF, inventeur de son propre processus de développement photographique, baptisé « tape-o-graphie ». A défaut de pouvoir visiter son nouveau studio basé à Kyoto, on se consolera avec son site Internet, qui permet de déambuler dans un immeuble où chaque étage, accessible par un ascenseur, s’ouvre sur une galerie d’art. A ne pas manquer, le premier niveau dédié au projet photo Hatarakimono immortalisant les métiers voués à disparaître dans le Japon de demain. En attendant une exposition de ces mêmes archives, programmée en… 2042.

Mitonner un plat culte

Le ramen de Gaijin Ramen Lab.

Véritable institution culinaire au Japon, le ramen est, dans sa forme traditionnelle, un plat cons­titué de nouilles de blé servies dans un bouillon et assorties de morceaux de viande de porc, ­d’algues, de pousses de bambou fermentées, d’oignons verts et d’un œuf mollet. Ce bol fumant réconfortant est justement mis à l’honneur chez Gaijin Ramen Lab, qui a imaginé une version livrée en kit, à assembler en moins de cinq minutes. Fruit de plusieurs mois de recherche pour retranscrire l’excellence des saveurs de ce mets, ce ramen artisanal et locavore s’accompagne de saké et d’un flan japonais au potimarron et au caramel pour parfaire l’expérience gourmande.

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Source : Le Monde.fr

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