A Tokyo, le 28 février.
A Tokyo, le 28 février. Eugene Hoshiko / AP

Après des semaines de traitement en dilettante de l’épidémie de pneumonie Covid-19, le gouvernement japonais a sonné la mobilisation générale, alors que l’Archipel comptait, lundi 2 mars, 961 cas, dont 12 mortels. Adoptant des accents martiaux, le premier ministre, Shinzo Abe, a parlé, le 29 février, du virus comme d’un « ennemi inconnu et invisible » contre lequel il faut mener « bataille » avec « le soutien de tous ».

M. Abe a choisi d’intervenir publiquement – une première depuis le début de l’épidémie – deux jours après l’appel de son cabinet à des mesures fortes, suivi de la fermeture des musées, de l’annulation ou du report d’événements culturels ou sportifs. Il voulait aussi justifier sa demande de fermer toutes les écoles du pays du 2 au 19 mars. Cette période sera suivie de deux semaines de vacances scolaires. Les élèves sont donc en congé pour un mois.

Garder les enfants à la maison

Cette demande a suscité colère et confusion chez les parents comme chez les enseignants, car le mois de mars est le dernier de l’année scolaire. « Je l’ai appris à la télévision », confie une professeure de lycée préférant garder l’anonymat : « L’utilité de la mesure n’est pas prouvée. Les experts ont évoqué la possibilité de fermer une école temporairement mais n’ont jamais parlé de les fermer toutes. »

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Le gouvernement ne peut imposer la fermeture, qui dépend des autorités locales. Le gouverneur d’Hokkaido (Nord), Naomichi Suzuki, a pris cette mesure le 26 février – avant le gouvernement donc –, compréhensible car son département est le plus concerné par l’épidémie. Pas touchés jusqu’à présent, d’autres départements, comme Ehime (Ouest) ou Ishikawa (Centre), ont choisi en revanche d’attendre quelques jours avant de fermer les établissements scolaires.

Pour les familles monoparentales notamment, ou celles dont les deux parents travaillent, il faut s’organiser. « Nous mobilisons les grands-parents », explique la mère d’un élève de cours préparatoire de l’école Shinyama, dans l’arrondissement de Nakano à Tokyo, dont les parents vivent près de chez elle. Sans solution dans l’entourage, il faut garder les enfants à la maison, ce qui a un coût. Shinzo Abe a promis des dédommagements, mais les détails restent flous. Très critique de l’attitude du gouvernement, Toshihito Kumagai, le maire de Chiba, à l’est de Tokyo, a proposé des prêts relais pour les personnes « perdant leur emploi ou affectées d’une baisse de salaire à cause de la politique gouvernementale ».

Source : Le Monde.fr

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