Une femme se recueille devant le studio KyoAni, à Kyoto, le lendemain de l’incendie, le 19 juillet 2019.
Une femme se recueille devant le studio KyoAni, à Kyoto, le lendemain de l’incendie, le 19 juillet 2019. JAE C. HONG / AP

La police japonaise a annoncé mercredi 27 mai avoir arrêté l’auteur présumé de l’incendie volontaire d’un studio d’animation à Kyoto (ouest du Japon). « Nous avons arrêté Shinji Aoba, 42 ans, soupçonné d’avoir tué 36 personnes en mettant le feu » au studio 1 de Kyoto Animation (surnommé « KyoAni ») le 18 juillet 2019, a annoncé un porte-parole de la police.

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La télévision japonaise a filmé Shinji Aoba en train d’être remis mercredi matin à la police sur une civière, le visage couvert de cicatrices (il avait été lui-même blessé dans l’incendie). La police japonaise a précisé qu’il est aussi soupçonné de tentative de meurtre sur les 34 autres personnes ayant été blessées dans l’incendie, et d’avoir violé la législation japonaise sur les armes, ayant été aperçu avec des couteaux sur la voie publique.

Mobile flou

Shinji Aoba avait été interpellé juste après l’incendie. Mais souffrant lui-même de brûlures au troisième degré sur 90 % de son corps, selon le quotidien japonais The Mainichi Shinbun, il avait aussitôt dû être hospitalisé et aurait passé plusieurs semaines dans le coma, ce qui avait empêché la police de l’arrêter formellement immédiatement après les faits. Il aurait reconnu être l’auteur de l’incendie lors de son arrestation à l’hôpital, en expliquant à la police qu’il voulait « être en mesure de tuer beaucoup de gens en utilisant de l’essence », selon Nippon TV.

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Au terme d’une longue hospitalisation et après un avis du corps médical, la police considère maintenant que M. Aoba peut « supporter la détention provisoire » et s’entretenir avec les enquêteurs, rapporte The Mainichi. Des installations médicales ont été mises en place dans un commissariat pour l’interroger plus amplement, selon la chaîne de télévision publique NHK.

Si les raisons de son geste restent floues et que le suspect n’avait aucun lien connu avec Kyoto Animation, il aurait accusé le studio de lui avoir volé une idée de scénario, rappelle The Mainichi Shinbun. Il aurait maintenu ce motif pendant de récents interrogatoires. Souffrant d’une maladie mentale, il avait déjà été condamné à une peine de plus de trois ans de prison pour avoir commis un vol dans une supérette en 2012, selon les médias.

Un studio emblématique du cinéma nippon

La tragédie de KyoAni a suscité beaucoup d’émotion au Japon comme à l’étranger notamment dans la communauté des professionnels du cinéma d’animation comme les amateurs de ce registre du septième art, fleuron de la culture japonaise.

Depuis sa création, au début des années 1980, Kyoto Animation s’est imposé petit à petit dans la production de films, avec des méthodes assez originales, pour devenir la locomotive de l’animation dans sa région, le Kansai, mais aussi au niveau national, jouissant d’une solide réputation. Le studio s’est distingué avec des productions, comme la série télé La Mélancolie de Haruhi Suzumiya (2006) ou plus récemment l’adaptation en long-métrage du manga A Silent Voice (2016) et la série Violet Evergarden, diffusée à partir de 2018 sur la plate-forme Netflix.

La structure comptait beaucoup de jeunes salariés, et notamment des femmes. Ces jeunes professionnels portaient « l’industrie de l’animation japonaise sur leurs épaules (…). Des joyaux japonais ont été perdus », avait déclaré le président de l’entreprise, Hideaki Hatta, et époux de la fondatrice et directrice artistique du studio, Yoko Hatta, après le drame.

Le Monde avec AFP

Source : Le Monde.fr

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