Le patron de Nissan ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Mais le conseil d’administration du constructeur japonais l’a questionné à la suite de déclarations de M. Kelly dans la presse.

Par Publié aujourd’hui à 11h38, mis à jour à 11h47

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Le président et directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, lors de l’annonce des résultats de la marque, au siège social, à Yokohama, le 14 mai.
Le président et directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, lors de l’annonce des résultats de la marque, au siège social, à Yokohama, le 14 mai. BEHROUZ MEHRI / AFP

A la veille de son assemblée générale d’actionnaires, Nissan a vécu, lundi 24 juin, un moment judiciaire important et son président et directeur général (PDG), Hiroto Saikawa, un interrogatoire des administrateurs.

A Tokyo, l’ex-président de Nissan, Carlos Ghosn, son ex-bras droit, l’avocat américain Greg Kelly, et Nissan – uniquement représenté par un avocat – se sont retrouvés à 10 h 30 au tribunal pour une audience préliminaire du procès pour infraction à la loi sur les transactions financières.

Tous ont été mis en examen en deux fois, le 10 décembre 2018 et le 11 janvier, pour avoir minoré les revenus de M. Ghosn dans les rapports remis par Nissan aux autorités boursières entre 2011 et 2015 puis entre 2015 et 2018, le tout pour 9 milliards de yens (73,7 millions d’euros). Carlos Ghosn est, par ailleurs, mis en examen pour abus de confiance et abus de confiance aggravé. Il est passé le 23 mai en audience préliminaire pour ces charges.

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Rôle trouble

Les audiences préliminaires existent depuis 2005. Elles servent à affiner les charges pour accélérer les procès. Elles sont donc importantes car l’accusation et la défense y confrontent leurs éléments respectifs sous l’œil des trois juges nommés, en l’occurrence sur ce dossier, Kenji Shimozu, Kazunori Fukushima et Kenji Matsushita.

La défense de M. Ghosn ne voulait pas que son client soit jugé en même temps que Nissan et Greg Kelly – uniquement mis en examen dans ce dossier et actuellement en liberté sous caution. Elle avançait qu’un procès groupé empêcherait leur client de bénéficier d’un traitement équitable. Les juges ont refusé. Les conseils de MM. Ghosn et Kelly devaient profiter de l’audience pour demander pourquoi Hiroto Saikawa ne fait pas l’objet de poursuites dans ce dossier.

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Le rôle de M. Saikawa dans l’affaire Nissan reste trouble. Et, lundi toujours, mais au siège de Nissan, à Yokohama (sud de Tokyo), l’héritier de Carlos Ghosn à la tête du constructeur a été interrogé par le conseil d’administration qui souhaitait en savoir plus sur certaines accusations formulées par Greg Kelly dans une interview donnée le 10 juin au mensuel Bungeishunju.

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Selon l’avocat américain, le patron de Nissan aurait bénéficié, en 2013, d’une dérogation dans le versement de dividendes d’actions. Il les aurait touchés avec une semaine de retard, alors que la valeur des titres avait augmenté. Par ailleurs, Hiroto Saikawa aurait obtenu de Nissan une avance pour le paiement de sa propriété du centre de Tokyo, qu’il aurait remboursé en plusieurs fois.

Source : Le Monde.fr

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