Un journaliste passe devant un navire de la Force maritime d’autodéfense du Japon, sur la base navale de Yokosuka, (préfecture de Kanagawa) au sud de Tokyo, le 16 juin 2022. Un journaliste passe devant un navire de la Force maritime d’autodéfense du Japon, sur la base navale de Yokosuka, (préfecture de Kanagawa) au sud de Tokyo, le 16 juin 2022.

Dévoilée vendredi 22 juillet, la version 2022 du Livre blanc sur la défense du Japon témoigne des inquiétudes grandissantes de Tokyo sur son environnement sécuritaire et des interrogations entourant l’avenir de son outil militaire. Sur les menaces identifiées par le ministère de la défense, le document de plus de 500 pages insiste cette année sur la Russie. La crainte suscitée par l’invasion russe de l’Ukraine s’ajoute à celles, évoquées dans les versions précédentes mais « qui s’intensifient » pour reprendre les propos du ministère de la défense lors de la présentation du Livre blanc. La première reste celle émanant du voisin chinois, dont les dépenses militaires en hausse régulière, entre autres dans les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, peuvent faire de son armée un outil militaire « de classe mondiale ».

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La Chine inquiète d’autant plus qu’elle maintient une pression militaire sur Taïwan dont la « stabilité est essentielle pour la sécurité du Japon ». Et elle renforce sa coopération sécuritaire avec la Russie, à travers des manœuvres navales et aériennes autour du Japon. Outre la Chine, Tokyo s’inquiète de l’attitude de la Corée du Nord « une menace sérieuse et imminente pour le Japon », qui, elle aussi « s’intensifie ». « Les changements de statu quo par la force [comme l’invasion de l’Ukraine] sont un problème pour le monde entier. Nous surveillerons les développements en cours avec une vigilance accrue, tout en coopérant avec notre allié américain, les pays amis et la communauté internationale », précise le ministère.

La présentation du Livre blanc – un document publié chaque année depuis 1976 – survient en pleines discussions, pour la première fois depuis 2013, sur la stratégie de sécurité nationale et les approvisionnements. Une question porte sur l’acquisition de moyens de « contre-attaque », permettant de frapper en territoire adverse. Sujet sensible car allant à l’encontre de la philosophie des forces japonaises, à stricte vocation défensive conformément à l’interprétation de la Constitution pacifiste.

« Position ferme contre la Russie »

L’autre question majeure est budgétaire. Les dépenses de défense pour l’exercice 2022 ont atteint 5 178 milliards de yens (37 milliards d’euros), près de 1 % du PIB et en progression pour la dixième année consécutive. Le premier ministre, Fumio Kishida, souhaite poursuivre les hausses, sans pour autant en dévoiler l’ampleur. Vainqueur des élections sénatoriales du 10 juillet, sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD au pouvoir) plaide pour porter le budget de la défense à 2 % ou plus du PIB d’ici cinq ans. Ce doublement des dépenses rapprocherait le Japon des standards fixés par l’OTAN. Or, M. Kishida a participé en juin au sommet de l’Alliance Atlantique.

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Source : Le Monde.fr

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