Un poste de police dans le quartier de Shibuya à Tokyo, le 26 mai.
Un poste de police dans le quartier de Shibuya à Tokyo, le 26 mai. BEHROUZ MEHRI / AFP

Onze pays, dont l’Inde, seront ajoutés, mercredi 27 mai, à la liste de ceux dont les ressortissants ne peuvent entrer au Japon à cause de la pandémie due au coronavirus. Annoncée le 25 mai, la décision porte à 111 le nombre de pays « à risques », concernés par une mesure en place depuis le 3 avril. Appliquée avec rigueur, elle interdit à leurs concitoyens d’entrer dans l’Archipel, même s’ils disposent d’un visa de résident.

Cette stricte fermeture contraste avec la levée de l’état d’urgence, décidée lundi par le premier ministre, Shinzo Abe, en raison de la baisse sensible des contaminations. Mardi, 16 632 cas de Covid-19 et 851 morts avaient été enregistrés. Les activités vont reprendre progressivement avec, dans un premier temps, la réouverture des écoles et des musées, sous certaines conditions.

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Cette relance se fait pour l’instant toutes frontières fermées. Le gouvernement a esquissé, le 18 mai, un projet de réouverture du pays en trois étapes. La priorité irait aux hommes et femmes d’affaires et aux chercheurs. Puis viendraient les étudiants étrangers et, au final, les touristes. Mais aucun calendrier n’est fixé, même si l’été est envisagé pour la première étape. « Il est difficile de prévoir, et le gouvernement prendra une décision en fonction de l’état des infections dans chaque pays », estime le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.

Risque de perdre le statut de résident

Pour les étrangers déjà dans l’Archipel, l’agence des services d’immigration a annoncé, le 3 avril, la prolongation de trois mois du délai pour renouveler les titres de séjour expirant entre mars et juin.

Pour les résidents provisoirement à l’étranger, rien n’est prévu. Les personnes munies d’un visa et souhaitant revenir au Japon sont tout simplement empêchées d’embarquer. Celles qui réussissent à le faire peuvent être refoulées à leur arrivée.

De quoi bloquer tout projet de déplacement hors du Japon pour les 2,9 millions de résidents étrangers de l’Archipel. « Des étrangers confrontés à des drames familiaux dans leur pays, un décès ou une hospitalisation, ne peuvent faire le déplacement, sauf à prendre le risque de ne pas pouvoir rentrer au Japon », regrette un diplomate européen qui souligne la possibilité de « perdre tout ce qui a été construit ».

Le risque est d’autant plus grand que les résidents qui ne peuvent revenir peuvent perdre leur statut, la prolongation du délai pour les renouvellements de visa ne concernant que les étrangers présents dans l’Archipel.

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Source : Le Monde.fr

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