Des journalistes filment un véhicule entrant dans le parking d’une maison qui appartiendrait à Carlos Ghosn, à Beyrouth, le 3 janvier.
Des journalistes filment un véhicule entrant dans le parking d’une maison qui appartiendrait à Carlos Ghosn, à Beyrouth, le 3 janvier. JOSEPH EID / AFP

Les autorités turques ont immobilisé le Bombardier Global Express immatriculé TC-TSR. Ce jet privé a servi à transporter illégalement l’ancien PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, depuis le Japon où il était assigné à résidence après cent trente jours de détention et où il devait faire face à de graves accusations de malversations financières.

L’appareil, opéré par la société turque MNG Jet, a été géré au sol par la société InterAviation Japan Co. Ltd, une agence spécialisée dans les services de jet privé, de logistique aéroportuaire et de tourisme. Faut-il en déduire qu’il y a eu des complicités japonaises ? C’est en tout cas ce que Carlos Ghosn aurait soufflé à son entourage sans pour autant que l’on sache si c’était une ultime manière d’embarrasser les autorités de l’Archipel. Contactée, InterAviation Japan Co. Ltd dément et indique ne s’être contentée que d’assurer son rôle d’agent de manutention et des « services de routine », précisant « n’avoir pas vu de choses inhabituelles sur ce vol sur lequel M. Ghosn n’était pas en tant que passager ».

En provenance de Dubaï, le jet privé s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Kansai près d’Osaka, troisième ville du Japon, le 29 décembre à 10 h 10, heure locale. Ce jour-là, selon les images de vidéosurveillance citées par le quotidien japonais Asahi, Carlos Ghosn quitte sa résidence de Tokyo à 14 h 30. L’ancien grand patron a le visage ombré par un chapeau et mangé par un masque chirurgical, un accessoire courant dans les rues japonaises. Plusieurs sources indiquent que la société privée mandatée par Nissan pour surveiller le domicile de Ghosn avait arrêté sa mission le jour même après que les avocats de Ghosn ont contesté la légitimité de cette surveillance privée. Ghosn rallie ensuite Osaka, ville séparée de Tokyo de près de 500 km mais l’on ignore encore aujourd’hui comment.

Une malle à « bien attacher avant le décollage »

S’est-il ensuite caché dans une malle destinée au transport d’instrument de musique, comme l’a dit la chaîne de télévision libanaise MTV pour franchir les contrôles à l’aéroport ? Un membre de l’entourage de M. Ghosn a d’abord démenti cette version des faits. La veille de sa fuite pourtant, un groupe de musique avait donné un concert privé dans sa résidence de Tokyo. Une photographie d’une malle noire présentée comme celle ayant permis la fuite rocambolesque de M. Ghosn circule depuis quelques jours. Selon plusieurs sources interrogées par Le Monde, des pilotes et des membres de l’équipage du jet privé ont fait état devant les enquêteurs turcs de la présence d’une malle à bord qu’il « fallait bien attacher avant le décollage ». La malle aurait été commandée depuis Dubaï et modifiée pour être dotée de roues et de petits trous afin de lui permettre de respirer.

Source : Le Monde.fr

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