Les administrateurs cherchent un consensus pour désigner le successeur de Carlos Ghosn et d’Hiroto Saikawa.

Par et Publié aujourd’hui à 10h28, mis à jour à 10h54

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

A l’usine Nissan de Yokosuka, près de Tokyo, en septembre 2014.
A l’usine Nissan de Yokosuka, près de Tokyo, en septembre 2014. TORU YAMANAKA / AFP

Un grand nettoyage et une nouvelle ère. C’est, en résumé, l’ordre du jour du conseil d’administration crucial de Nissan qui s’est réuni, mardi 8 octobre, dans l’après-midi, à Yokohama, au siège du constructeur japonais. Il y a urgence : les tensions avec son allié et premier actionnaire, Renault, qui possède 43 % de Nissan, mais aussi les divisions internes secouent le groupe nippon depuis l’arrestation, le 19 novembre 2018, à Tokyo, pour malversations financières, du président de Nissan et patron tout-puissant de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn.

Premier enjeu : en finir avec le chapitre corruption et dissimulation de revenus, qui a fait tomber le dirigeant il y a onze mois, mais aussi Hiroto Saikawa, le successeur de M. Ghosn à la tête de Nissan, débarqué lors du conseil d’administration du 9 septembre. Plusieurs cadres supérieurs sont dans le viseur. L’audit résumant l’ensemble des malversations présenté à ce conseil indiquait que, en plus de MM. Ghosn et Saikawa, deux anciens administrateurs et quatre dirigeants avaient profité de mécanismes conduisant à toucher des rémunérations indues. Le document transmis au conseil n’en révélait toutefois pas les identités.

« Les administrateurs exigent maintenant d’avoir ces noms », explique une source proche du conseil d’administration. Et le premier en tête de liste devrait être celui d’Hari Nada, vice-président chargé des questions juridiques et de gouvernance. Le New York Times a révélé, dimanche 6 octobre, que M. Nada avait, lui aussi, bénéficié de surrémunérations pour un montant de 280 000 dollars (255 000 euros). Circonstance aggravante : M. Nada aurait dissimulé ce fait au conseil en transmettant des conclusions partielles de l’audit aux administrateurs, ce qui a conduit à la démission de la directrice de l’audit de Nissan, Christina Murray, juste avant le conseil.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Tokyo, Carlos Ghosn peaufine sa contre-offensive

Ambiance délétère

Lire aussi Hiroto Saikawa, patron exécutif de Nissan, admet avoir été trop payé

Si le conseil de Nissan propose d’écarter Hari Nada, les représentants de Renault voteront en faveur de cette proposition, a indiqué au Monde un proche du dossier. C’est un nouveau choc en perspective pour Nissan. M. Nada n’est pas tout à fait un cadre lambda. Ancien homme de confiance de Carlos Ghosn, il a largement contribué à sa chute, ainsi qu’à celle du bras droit de l’ex-patron, Greg Kelly, en dénonçant leurs agissements au procureur de Tokyo et en collaborant secrètement avec les enquêteurs nippons. M. Nada bénéficie de la protection judiciaire que le système japonais accorde aux témoins qui collaborent avec la justice.

Source : Le Monde.fr

Partagez !

Laisser un commentaire