Fumio Kishida, le premier ministre japonais (à droite), accompagné le 12 décembre 2022 dans sa résidence tokyoïte de l’un de ses secrétaires exécutifs, Masayoshi Arai, qu’il a limogé le 4 février 2023, à la suite des propos homophobes que ce dernier a tenus la veille devant des journalistes. Fumio Kishida, le premier ministre japonais (à droite), accompagné le 12 décembre 2022 dans sa résidence tokyoïte de l’un de ses secrétaires exécutifs, Masayoshi Arai, qu’il a limogé le 4 février 2023, à la suite des propos homophobes que ce dernier a tenus la veille devant des journalistes.

Haut fonctionnaire, précédemment au cabinet du ministère du commerce international et de l’industrie, Masayoshi Arai, l’un des secrétaires exécutifs du premier ministre, Fumio Kishida a été limogé samedi 4 février pour avoir tenu des propos homophobes devant des journalistes la veille. Il avait déclaré qu’il « n’aimerait pas avoir pour voisin un couple LGBT » et qu’il « aurait horreur de simplement le croiser ». Ces propos ont suscité une vive réaction de M. Kishida qui les a jugés « choquants et incompatibles avec la ligne de son gouvernement visant à respecter la diversité et à promouvoir une société inclusive ».

Lorsque des extraits de ces déclarations ont filtré dans la presse, le responsable a commencé par démentir en bloc les avoir tenues, avant de reconnaître qu’elles étaient « inappropriées ». M. Arai n’en était pas à ses premiers propos homophobes. Opposé au mariage pour tous, il avait déjà déclaré que si une telle réforme entrait en vigueur, « elle changerait la société et conduirait des Japonais à quitter leur pays ».

Dans un éditorial, le quotidien Asahi écrit : « On se demande si on a bien entendu. Un des proches collaborateurs du premier ministre, qui peut à l’occasion être son porte-parole, tient des propos discriminatoires qui posent sérieusement la question de la conscience que le présent gouvernement a des droits de l’homme. “La société inclusive reconnaissant la diversité” promise par le gouvernement Kishida n’est-elle qu’une promesse du bout des lèvres ? », s’interroge le quotidien.

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La frange conservatrice du Parti libéral démocrate (PLD), présidé par M. Kishida, est fermement opposée au mariage pour tous qui « irait à l’encontre des valeurs traditionnelles du pays ». Le premier ministre estime pour sa part qu’« il faut être prudent sur cette question qui affectera la structure de la famille au Japon ». En décembre, une membre du PLD, Mio Sugita, vice-ministre des affaires intérieures et de la communication, avait elle aussi dû démissionner pour ses prises de position contre les minorités sexuelles.

L’opinion publique favorable au mariage pour tous

Le Japon est le seul pays membre du G7 à ne pas reconnaître l’union entre personnes du même sexe. Des progrès sont accomplis à petits pas. Après d’autres municipalités à travers l’archipel, la ville de Tokyo a adopté en octobre un système de partenariat pour les couples du même sexe vivant, travaillant ou étudiant dans la capitale. En 2015, deux arrondissements de la ville, Shibuya et Setagaya, avaient déjà mis en place les premiers systèmes de partenariat.

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Source : Le Monde.fr

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