Les dégâts causés par le typhon Hagibis dans l’Archipel modèrent le bonheur des supporteurs après la victoire des Brave Blossoms (28-21) dimanche face à l’Ecosse et une première qualification historique en quarts de finale du Mondial.

Par Publié aujourd’hui à 09h31, mis à jour à 09h49

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Après la victoire des Brave Blossoms face au XV du Chardon, le 13 octobre 2019 à Yokohama.
Après la victoire des Brave Blossoms face au XV du Chardon, le 13 octobre 2019 à Yokohama. William West / AFP

Le Japon s’est réveillé lundi 14 octobre avec des sentiments mitigés. L’étendue des dégâts provoqués par le typhon Hagibis sur le centre et le nord-est de l’Archipel, et son lourd bilan d’au moins 37 morts, 17 disparus et 189 blessés, nuançaient la joie de voir l’équipe nationale de rugby qualifiée pour la première fois de son histoire − et de l’histoire du rugby asiatique − pour les quarts de finale de la Coupe du monde.

Les chaînes de télévision privées ont partagé leurs programmes entre les deux sujets. Sur la victoire nippone, 28-21, dimanche contre le XV d’Ecosse, les commentateurs se sont surtout attardés sur les aspects techniques.

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TBS a, par exemple, disséqué la qualité de la pression défensive nippone, rappelant que les Brave Blossoms ont conclu un parcours sans faute en phase de poule avec quatre victoires en autant de matches, ce qui leur a permis, selon le classement de World Rugby mis à jour après la rencontre, de chiper la septième place mondiale à la France.

Tout en multipliant les anecdotes sur les joueurs, TV Asahi a disserté sur l’art de la passe après plaquage, l’« offload » qui a permis l’essai du rapide ailier Kotaro Matsushima, surnommé « la Ferrari du Japon » et celui du pilier Keita Inagaki, « le garçon qui ne rit pas ».

« Il y avait tout, du jeu, de la défense, des coups de pied » Un supporteur des Brave Blossoms

Dès dimanche, le premier ministre, Shinzo Abe, avait salué la victoire du XV nippon. Pour lui, la ténacité des joueurs qui « n’ont jamais renoncé à la victoire », « devrait donner de l’énergie et du courage aux victimes du typhon ».

La fête n’avait pas vraiment gagné la rue, restant cantonnée aux fan-zones ou dans les bars comme l’AK10 du quartier de Roppongi à Tokyo. « Objectif : champions du monde », y scandait un groupe vêtu du désormais incontournable « sakura jersey », surnom du maillot rouge et blanc de l’équipe nippone.

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Sur les sites Internet de fans des Brave Blossoms, la joie était également extatique, au point qu’un contributeur a rappelé, quelque peu taquin, qu’il « reste encore trois matches à gagner pour être champions du monde ».

Au stade, le public avait fêté le succès avec les joueurs. « Exceptionnel, historique », répétait en boucle un supporteur de toujours, ancien joueur et qui attendait ce moment « depuis la première Coupe du monde ». « Je suis tellement excitée que je ne vais pas dormir ! », a réagi une fan en larmes. « Omedeto » (« félicitations ») et « Nippon, nippon ! », scandaient des supporteurs.

Source : Le Monde.fr

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