Encouragé par le président américain, en visite au Japon, le premier ministre japonais souhaite désormais rencontrer le dirigeant nord-coréen.

Par Publié aujourd’hui à 20h38

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Donald et Melania Trump, au tournoi d’été de sumo de Tokyo, le 26 mai.
Donald et Melania Trump, au tournoi d’été de sumo de Tokyo, le 26 mai. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Après un dimanche consacré au golf et à la remise d’une « Coupe du président des Etats-Unis » au vainqueur du tournoi d’été de sumo à Tokyo, Donald Trump devait être, lundi 27 mai, le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur du Japon, Naruhito. La visite d’Etat du président américain, arrivé samedi, ne devait entrer dans le vif du sujet que lundi, lors d’un sommet avec le premier ministre japonais, Shinzo Abe, avec au menu le commerce, la Chine, le G20, prévu à Osaka fin juin, et bien sûr l’Iran et la Corée du Nord. Tout est fait pour souligner la proximité entre les deux dirigeants et la solidité de l’alliance militaire nippo-américaine.

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M. Abe soigne aussi sa popularité à l’approche des élections sénatoriales de juillet. Donald Trump a choisi de ne pas embarrasser sa campagne électorale avec les questions commerciales, sur l’agriculture et l’automobile notamment, qui font l’objet d’âpres négociations. « L’essentiel attendra l’issue des élections de juillet », a-t-il tweeté après la partie de golf. Le 25 mai, le ministre japonais du commerce, Toshimitsu Motegi, avait admis qu’un accord commercial ne serait pas pour cette fois.

Les deux dirigeants devaient donc se concentrer sur l’Iran et surtout la Corée du Nord. Les tensions entre Américains et Iraniens embarrassent Tokyo. M. Abe propose de se rendre à Téhéran en juin pour jouer les intermédiaires et attend le feu vert de Washington.

Baisse des tensions

Réticent dans un premier temps, M. Abe se démultiplie pour rencontrer le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Début mai il parlait de « briser la défiance actuelle » et se disait prêt à une entrevue « sans conditions préalables ». Cette position marquait une rupture. La baisse des tensions amorcée début 2018 dans la péninsule coréenne n’avait pas convaincu Tokyo de sortir de la « pression maximale » imposée au régime de Pyongyang pour le contraindre à renoncer au nucléaire et à ses missiles, et à résoudre la question des Japonais enlevés.

Or Kim Jong-un a, depuis, rencontré tous les dirigeants des pays impliqués dans les pourparlers à six (Corées, Etats-Unis, Chine, Russie et Japon) – cadre de négociation sur le nucléaire nord-coréen – sauf le premier ministre nippon.

Conscient de son isolement, Shinzo Abe a modéré ses positions, s’ouvrant au dialogue. Depuis juillet 2018, plusieurs rencontres informelles entre nippo-nord-coréennes ont eu lieu au Vietnam et en Mongolie, entre autres. En 2019, le Japon a refusé de s’associer à l’Union européenne pour présenter à l’ONU une motion sur les droits humains en Corée du Nord. La référence aux « pressions maximales » a disparu de son livre bleu sur la diplomatie, publié en avril.

Source : Le Monde.fr

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