Manifestation devant  le consulat chinois,  à Los Angeles, pour appeler au boycottage des JO de Pékin, le 3 novembre. Manifestation devant  le consulat chinois,  à Los Angeles, pour appeler au boycottage des JO de Pékin, le 3 novembre.

Qui assistera à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) d’hiver ayant lieu, du 4 au 20 février 2022, à Pékin ? Les sportifs, d’abord – la campagne #nobeijing2022, animée par les ONG de défense des droits humains mobilisées pour le Tibet, les Ouïgours du Xinjiang et Hongkong, n’a pas abouti à un front du refus. Des responsables politiques ensuite, mais lesquels ? Vladimir Poutine, le président russe, a annoncé sa venue. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, aussi. Pour l’heure, l’appel à un boycottage diplomatique des Jeux, parti des Etats-Unis, le 6 décembre, épouse une géopolitique restreinte et attendue. Joe Biden a entraîné ses plus proches partenaires de l’alliance du renseignement Five Eyes (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Royaume-Uni), tandis que les Européens discutent et qu’en Asie l’idée est écartée.

Jeudi 9 décembre, la France a semblé hésiter. Le ministre de l’éducation et des sports, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que Paris n’appuierait pas le boycottage, mais son entourage l’a aussitôt corrigé : « Sur le sujet diplomatique, c’est Jean-Yves Le Drian [ministre des affaires étrangères] qui dialogue actuellement pour trouver une position commune au niveau européen. » Plus tard, dans la journée, lors de sa présentation de la présidence française de l’Union européenne (UE), Emmanuel Macron a fait part de sa conviction personnelle : « Il faut raison garder », car le boycottage politique est, selon lui, « une mesure toute petite et symbolique ». Le chef de l’Etat a renvoyé à « une décision dans les prochaines semaines, en lien avec les Européens et le Comité international olympique », avec l’idée de « protéger tous les athlètes ».

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Les Etats-Unis ont annoncé le boycottage politique des Jeux de Pékin en ouverture d’une semaine diplomatique intense où Joe Biden s’est entretenu avec Vladimir Poutine, avant d’animer le sommet pour la démocratie. Le message était clair : Washington souhaite dialoguer avec Pékin sur des sujets de possibles convergences (le nucléaire iranien ou le climat), mais ne manifestera aucune faiblesse. La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a justifié cette décision par « le génocide et les crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang et les autres violations des droits de l’homme ». Avant d’ajouter : « Nous ne participerons pas à la fanfare des Jeux. »

La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont été les premiers pays à emboîter le pas. Le premier ministre conservateur australien, Scott Morrison, a surpris en s’exprimant mercredi, avant d’autres pays comme le Canada ou le Royaume-Uni, exposant une fois de plus Canberra à la vindicte chinoise. L’opposition travailliste a toutefois soutenu une décision qui n’a étonné personne, en raison de la dégradation, depuis 2017, de la relation sino-australienne.

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Source : Le Monde.fr

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