Le ministre japonais de la défense, Nobuo Kishi, après une réunion avec son homologue vietnamien, le général Phan Van Giang, à Tokyo, le 23 novembre 2021. Le ministre japonais de la défense, Nobuo Kishi, après une réunion avec son homologue vietnamien, le général Phan Van Giang, à Tokyo, le 23 novembre 2021.

Inquiet des menées chinoises comme du développement de missiles par la Corée du Nord, et sous pression de son allié américain, le Japon accorde une enveloppe record à ses dépenses de défense et n’exclut pas de les doubler pour les porter à 2 % de son PIB. Le gouvernement du premier ministre, Fumio Kishida, a validé, vendredi 26 novembre, un budget supplémentaire pour l’exercice 2021 clos fin mars 2022, qui inclut 770 milliards de yens (5,9 milliards d’euros) pour l’acquisition de missiles, d’avions de patrouille maritime ou encore de mines. Tokyo veut accélérer les achats initialement prévus en 2022.

Ajoutée au budget initial pour l’exercice 2021, cette enveloppe porte les dépenses militaires nippones à près de 47,2 milliards d’euros. Ce montant est similaire à celui de la France, mais très inférieur à celui de la Chine, dont le budget militaire avoisinait, en 2020, les 224,7 milliards d’euros, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

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La hausse décidée par Tokyo traduit, selon Itsunori Onodera, responsable des questions de défense du Parti libéral démocrate (PLD, au pouvoir) et ancien ministre de la défense, « la sévérité de l’environnement sécuritaire autour du Japon et le sentiment de crise au sein du PLD comme du ministère de la défense ».

Activités militaires chinoises

L’inquiétude porte sur l’intensification des activités militaires chinoises. En octobre, dix navires chinois et russes ont franchi les détroits de Tsugaru, entre l’île principale de Honshu et celle d’Hokkaido (Nord), et d’Osumi, dans le sud-ouest de l’archipel. Les bâtiments chinois ont ensuite procédé à des exercices avec des hélicoptères. Le 19 novembre, deux bombardiers chinois H-6 et deux bombardiers russes TU-95 sont également entrés dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) du Japon, dans l’ouest de l’archipel.

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A cela s’ajoutent les activités chinoises à proximité des îlots Senkaku, administrés par le Japon mais revendiqués par la Chine et Taïwan, qui les appellent Diaoyu. Au cours de l’année 2020, les chasseurs nippons ont décollé à 723 reprises pour contrer des approches d’appareils chinois (63 %) et russes (36 %). En parallèle, la Corée du Nord poursuit ses essais de missiles, dont certains tombent à proximité des eaux territoriales japonaises.

En outre, Joe Biden pousse, comme le faisait son prédécesseur Donald Trump, son allié nippon à renforcer ses moyens de défense. En avril, le président américain et le premier ministre japonais de l’époque, Yoshihide Suga (2020-2021), étaient convenus que le Japon « accroisse ses capacités de défense nationale afin de renforcer encore plus l’alliance bilatérale et la sécurité régionale ». « Nous devons augmenter nos capacités à un rythme radicalement différent de celui du passé », ajoutait, en mai, le ministre japonais de la défense, Nobuo Kishi, compte tenu des capacités accrues de la Chine, mais aussi des nouveaux domaines d’action comme l’espace, les réseaux informatiques et la guerre électronique.

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Source : Le Monde.fr

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