Manifestation contre la décision de rejeter dans le Pacifique l’eau traitée de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi, à Séoul, le 20 avril. Manifestation contre la décision de rejeter dans le Pacifique l’eau traitée de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi, à Séoul, le 20 avril.

La décision du Japon de rejeter dans l’océan l’eau contaminée de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi suscite un vif mécontentement au Japon, mais aussi dans les pays voisins. Elle intervient dans un contexte de relations délétères, en particulier avec les Chinois et les Coréens. Pékin a en effet annoncé, le 26 avril, avoir obtenu de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’intégration d’experts chinois dans le groupe de travail qui sera mis en place pour surveiller et évaluer le projet nippon. La Chine avait auparavant critiqué le déversement, ajoutant que l’océan n’était pas « le système d’égout japonais ».

Annoncée le 13 avril, l’opération doit se traduire par le rejet, dans le Pacifique, du 1,25 million de tonnes d’eau issu du refroidissement des réacteurs endommagés, à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars 2011, dans le nord-est de l’archipel. Cette eau est stockée dans plus de 1 000 réservoirs à la centrale sinistrée et son volume augmente de près de 140 tonnes par jour. Le rejet devrait commencer en 2023 et durer le temps du démantèlement du site, soit entre trente et quarante ans.

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La compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco, propriétaire de la centrale) affirme que l’eau sera rejetée après un passage dans ses systèmes de filtration par absorption ALPS (« Advanced Liquid Processing System »). Le dispositif permet de réduire la présence des nucléides qu’elle contient encore, afin de ramener « au minimum les risques liés aux matières radioactives », avance le ministère de l’économie.

Comme les systèmes de filtration ne permettent pas de retirer le tritium, l’eau sera diluée pour que le niveau de ce nucléide soit abaissé. Affichant sa confiance dans Tepco, le vice-premier ministre et ministre japonais des finances, Taro Aso, n’hésite pas à considérer l’eau ainsi traitée comme « buvable ». Sans convaincre pour autant.

« Si l’eau est pure, déversez-la à Tokyo »

Outre la Chine, la Corée du Nord et la Russie ont critiqué la décision japonaise. « C’est un crime contre l’humanité, justifié par des raisons économiques, alors que d’autres options sont possibles pour éviter le rejet de l’eau », écrivait, le 14 avril, le Choson Sinbo, journal proche de la Corée du Nord publié au Japon, tandis que Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, faisait part des « vives inquiétudes » de Moscou, qui attend « de la transparence » de la part du Japon.

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Source : Le Monde.fr

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