Carlos Ghosn, l’ex-PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, est escorté alors qu’il sort de prison à Tokyo après sa libération sous caution, le 25 avril 2019.
Carlos Ghosn, l’ex-PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, est escorté alors qu’il sort de prison à Tokyo après sa libération sous caution, le 25 avril 2019. BEHROUZ MEHRI / AFP

C’est peu dire que le gouvernement français a apporté un soutien minimal à l’ex-PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Et si son embarras était palpable après la fuite rocambolesque de Carlos Ghosn, dimanche 29 décembre, de sa résidence surveillée au Japon jusqu’au Liban de son enfance, via Istanbul (Turquie). Il va ainsi échapper à un procès retentissant, prévu en 2020, pour abus de confiance et dissimulation de revenus – des chefs d’inculpation qu’il a toujours rejetés.

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La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a rappelé mardi, sur France Inter, que si l’Etat a « un devoir de soutien consulaire avec les ressortissants français » et que M. Ghosn est « un citoyen comme les autres », il n’est « pas au-dessus des lois ». « Très surprise » de sa fuite, Agnès Pannier-Runacher n’a pas caché que « si un ressortissant étranger fuyait la justice française, on serait très fâché ».

Le gouvernement a toujours fait le service minimum et s’est contenté de rappeler, depuis son arrestation à l’aéroport de Tokyo, le 19 novembre 2018, que « le plus important, c’est que la présomption d’innocence soit respectée ». L’Elysée avait affiché sa volonté de respecter « la souveraineté et l’indépendance de la justice du Japon, qui est un partenaire diplomatique de premier plan et un Etat démocratique », avec lequel Paris veut aussi renforcer ses échanges économiques.

Dureté des conditions de détention

Plusieurs ministres reconnaissaient néanmoins, à demi-mots, la dureté des conditions de détention en prison et la brutalité de la procédure japonaise, qui débouche dans la quasi-totalité des affaires sur une condamnation du prévenu.

Dès le début de l’affaire, le gouvernement a fait prévaloir la survie de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi sur le sort de son ancien patron, l’Etat français étant actionnaire de la firme au losange à hauteur de 15 %. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait immédiatement réagi en précisant que « l’Etat, en tant qu’actionnaire, [serait] extrêmement vigilant à la stabilité de l’alliance et du groupe », et qu’il en faisait une « priorité ».

Le gouvernement a refusé d’apporter du crédit à la thèse de M. Ghosn : un « complot » ourdi par des dirigeants de Nissan, appuyés par le ministère japonais du commerce et de l’industrie, pour torpiller son projet de holding destiné à renforcer l’alliance entre les trois constructeurs. Il n’a pas non plus répondu aux demandes de soutien de son épouse Carole, qui avait appelé à l’aide… du président américain, Donald Trump, dans une tribune au Washington Post.

Source : Le Monde.fr

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