Le premier ministre japonais Yoshihide Suga, à droite, derrière le président du comité consultatif gouvernemental sur la pandémie, Shigeru Omi, le 17 août 2021, à Tokyo. Le premier ministre japonais Yoshihide Suga, à droite, derrière le président du comité consultatif gouvernemental sur la pandémie, Shigeru Omi, le 17 août 2021, à Tokyo.

Mal en point dans les sondages et très critiqué pour son incapacité à endiguer la recrudescence des contaminations par le SARS-CoV-2, le premier ministre japonais, Yoshihide Sug, a subi un camouflet avec la défaite de son candidat à l’élection du maire de Yokohama, dimanche 22 août. Ce revers hypothèque son avenir à la tête du gouvernement. L’élection était très suivie, car Yokohama est le fief électoral du premier ministre.

M. Suga soutenait Hachiro Okonogi, avec qui il entretient des liens étroits puisqu’il fut, à ses débuts en politique, secrétaire du père de ce dernier. Parlementaire de Yokohama et ancien directeur de la commission nationale de sécurité publique, M. Okonogi a dirigé la campagne de M. Suga au sein du Parti libéral-démocrate (PLD) pour qu’il succède à Shinzo Abe, en septembre 2020.

Le scrutin a été remporté par Takeharu Yamanaka, 48 ans, ancien professeur à l’université de Yokohama, sans la moindre expérience politique. Le statisticien, spécialisé dans les questions médicales, a gagné avec le soutien de l’opposition, le Parti démocrate constitutionnel, le Parti communiste japonais et le Parti social-démocrate, pour une fois unis, en obtenant 33,59 % des voix. Le taux de participation a atteint 49,05 %, en hausse de 12 points par rapport au précédent scrutin municipal, il y a quatre ans.

« Changer le Japon »

Promettant de « changer le Japon en partant de Yokohama », M. Yamanaka a mené campagne en critiquant le gouvernement pour sa gestion désastreuse de l’épidémie de Covid-19. Les contaminations explosent – plus de 25 000 par jour dans tout le pays, quatre fois plus qu’à la fin juillet – et les hôpitaux refusent des malades dans les zones les plus affectées, comme Yokohama. Ayant travaillé sur l’efficacité des vaccins contre les variants du coronavirus, le nouvel élu reproche aux autorités d’avoir ignoré les appels des experts à des mesures plus fermes de prévention du Covid-19, pourtant jugées « nécessaires » par 67 % des personnes interrogées par l’agence de sondage ANN.

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M. Yamanaka s’opposait aussi au très controversé projet de complexe touristique avec casino, porté par la maire sortante, Fumiko Hayashi, arrivée troisième du scrutin. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale de soutien au tourisme, à l’initiative de l’ancien premier ministre Shinzo Abe (2012-2020) et promue par M. Suga.

M. Okonogi bénéficiait pour ce scrutin de l’appui du PLD et du parti Komei, l’autre formation au pouvoir. Lui aussi s’opposait au projet de casino, mais M. Suga le soutenait pour éviter un succès de l’opposition.

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Source : Le Monde.fr

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